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gestion des forêts

  • Gestion des forêts : le modèle français mérite un nouveau souffle

    Communiqué de FNE le 23.10.2018

    Face à la disparition de nombreuses espèces, au grignotage des espaces naturels ou encore au réchauffement climatique et à ses effets, les forêts sont une chance pour l’avenir, à condition qu’elles puissent jouer leurs rôles écologiques, sociaux et économiques de façon équilibrée. Afin de contrer les menaces qu’elles subissent, France Nature Environnement demande qu’un « nouveau contrat de société pour les forêts » soit adopté et appelle chacune et chacun à se mobiliser autour des initiatives lancées depuis la rentrée.

    Des politiques forestières en retard sur la société

    La France peut s’enorgueillir de posséder un patrimoine forestier unique : en métropole, les forêts couvrent plus de 30 % du territoire et abritent une diversité biologique exceptionnelle. Championnes du climat, de la biodiversité et pourvoyeuses de ressources renouvelables, les forêts se trouvent au croisement de très nombreux enjeux et la Nation attend beaucoup d’elles.

    En-dehors des crises liées aux incendies, tempêtes ou à la déforestation, la forêt reste pourtant un domaine peu médiatisé et souvent confiné aux débats d’experts ou aux conflits autour des pratiques d’exploitation. Or, les forêts méritent mieux que cela et le cadre actuel de la gestion des forêts se montre défaillant. Par exemple, il autorise des coupes rases, l'utilisation de pesticides, présente un déficit commercial considérable, est centré sur l'augmentation des coupes, s'oppose à l'information du public sur les impacts environnementaux et n'empêche pas la dégradation de la biodiversité forestière

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  • Forêt : replanter sans se planter

    La gestion de la forêt n'échappe pas à la logique financière qui domine notre système économique.

    Nos forêts représentent pourtant beaucoup plus qu'une ressource de matière première. La FNE demande que sa gestion échappe à une logique uniquement "utilitaire" à travers des plantations massives d'essences rentables à court terme. Voici leur analyse et leurs demandes.


    A partir du 1er janvier 2013, la vente aux enchères des quotas d’émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le cadre du système européen d’échanges[1] fournira de nouvelles ressources financières à l’Etat. Au sein de la filière forêt-bois, certains souhaiteraient profiter de cette manne pour engager les forêts françaises dans un vaste programme de plantations. Au moment où l’interprofession France Bois Forêt et l’association interprofessionnelle France Bois Industrie, porte-paroles de la production forestière, présentent « un projet forêt-bois pour la France », FNE s’inquiète de voir le changement climatique devenir l’alibi de la plantation massive. Explications.


    Si le projet présenté par la filière forêt-bois rejoint de nombreuses propositions de FNE, il est regrettable qu’il conduise à instrumentaliser le changement climatique et l’ « enjeu carbone » pour réclamer l’adaptation brutale de la forêt aux besoins conjoncturels de l’industrie du bois ou subventionner certains secteurs. Cette vision renvoie à un discours dépassé qui considère que sans plantations, la forêt française serait menacée. Or, en France, nous avons la chance que la forêt se renouvelle principalement de façon naturelle, sans avoir à recourir à des plantations coûteuses et à la réussite incertaine. L’enrésinement réalisé au siècle dernier a conduit à des échecs caractérisés (essences inadaptées, pertes de biodiversité…) et « l’essence miracle » n’existe pas. Face au changement climatique, la mise en œuvre d’un programme massif de plantations constituerait une fausse solution.

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    Valorisons d’abord l’existant

    FNE partage l’analyse selon laquelle le problème de la filière forêt-bois est bien celui des très grandes difficultés de l’outil de transformation national pour valoriser correctement le bois issu des forêts. Si une partie des fonds carbone devait être attribuée à la filière forêt-bois, cela devrait être au service de cet investissement dans l’avenir, au moyen d’un gigantesque effort d’adaptation économique, règlementaire et d’innovation, selon une vision de long terme, responsable et écologiquement viable. FNE ne peut que regretter que la filière n’accorde pas plus de 5 à 10% des moyens financiers de son projet à cet objectif pourtant primordial, quand elle propose de consacrer d’un tiers à plus de la moitié des fonds réclamés à la plantation et à la régénération assistée.

    Pour Hervé Le Bouler, responsable des politiques forestières nationales pour FNE : « l’utilisation d’une partie des fonds carbone doit s’inscrire dans le cadre général de la politique forestière que nous appelons de nos vœux : pérenniser le puits de carbone forestier, les forêts françaises étant jeunes d’un point de vue biologique, mieux valoriser la ressource existante et rémunérer les services écosystémiques, optimiser les usages du bois en donnant la priorité aux usages nobles et durables, soutenir la transformation locale des produits et favoriser une gestion concertée à l’échelle des territoires ».

    La recherche de l’équilibre délicat entre exploitation forestière et préservation de la biodiversité doit permettre l’émergence de projets à forte valeur ajoutée pour les territoires. FNE appelle ses partenaires de la filière forêt-bois française à s’investir collectivement afin que l’affectation possible d’une part des fonds carbone à la filière forêt-bois bénéficie en premier lieu à la gestion durable de la forêt.

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    Photos de la forêt domainiale de La Croix aux Bois