Communiqué du réseau"sortir du nucléaire"
Le gouvernement vient de signer discrètement le décret autorisant la création du réacteur à fusion ITER. Par son soutien à cette dangereuse chimère technologique, aussi coûteuse qu’inutile, il confirme sa politique du fait accompli et sa vision bien particulière de la transition énergétique.
La démocratie et la transition énergétique selon Delphine Batho
L’adoption du projet ITER en 2006 n’a été précédée d’aucun débat démocratique. Delphine Batho ne se distingue pas de ses prédécesseurs. En signant le décret de création avant le commencement du « grand débat sur l’énergie », elle confirme à la fois la politique du fait accompli du gouvernement et le caractère illusoire de ce débat, qui ne permettra même pas de discuter une décision aussi lourde de conséquence.
En confirmant son soutien à ce projet de réacteur à fusion, la ministre montre sa méconnaissance totale des enjeux énergétiques. Un virage urgent vers la sobriété et les énergies renouvelables est absolument nécessaire. Les solutions existent et n’attendent que d’être mises en œuvre. Mais le gouvernement préfère accorder son soutien à cette folie aussi coûteuse que dangereuse et entretenir le mythe absurde d’une énergie illimitée.
ITER va venir s’ajouter à la liste des projets nucléaires pharaoniques et voués à l’échec, tels Superphénix et le réacteur EPR. La fascination de nos dirigeants pour de tels projets irrationnels risque d’enfermer la France dans une impasse.
ITER, un gouffre financier et une dangereuse chimère technologique
Rappelons que le réacteur ITER n’est qu’une installation expérimentale, destinée à recréer pendant quelques minutes la réaction de fusion qui s’opère à l’intérieur du soleil. Non seulement elle ne produira pas d’électricité, mais elle en consommera énormément, pour un résultat que même des partisans de l’atome – à l’instar de Georges Charpak - considèrent comme hautement hypothétique.
Cette expérience nécessitera des quantités considérables de tritium, un radioélément extrêmement nocif qui se mélange à l’eau et attaque l’ADN. Pour couronner le tout, l’installation est située en zone sismique !
Le coût prévisionnel total de cette expérience inutile s’élève actuellement à 16 milliards d’euros et pourraient encore augmenter. L’Union Européenne a plusieurs fois remis la main à la poche pour combler ce puits sans fond, n’hésitant pas, en 2011, à mettre le budget agricole à contribution [1]. La France, qui contribue à 20 % du budget européen, doit financer plus d’1,1 milliard d’euros, auquel il faut ajouter toutes les subventions accordées par la région PACA : autant de sommes qui seront perdues pour une vraie transition énergétique. En période de crise économique, et alors que les alternatives énergétiques ont cruellement besoin de soutien, il est inacceptable de persévérer avec un tel projet.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » réaffirme son opposition à ITER et continuera à s’opposer à cette expérience inutile et dangereuse. Pour exiger la sortie du nucléaire et l’arrêt de tels projets délirants, rendez-vous le 9 mars 2013 à Paris.