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andra - Page 4

  • Déchets nucléaires : une commune se retire

    Le feuilleton des déchets nucléaires continue.

     

    L'Andra a selectionné deux communes de l'Aube pour être candidates au site d'enfouissement des déchets nucléaires.( Voir les notes précédentes sur le sujet , entre autres celle-ci ).

    Les réactions locales ne se sont pas faites attendre, et une des deux communes vient de retirer sa candidature.

    Il ne reste donc plus qu'une commune  retenue, et la pression est forte sur les élus locaux.

    Voici une interview d'un opposant, qui montre sa détermination à ne pas accepter ces déchets nucléaires dans la région, pas plus qu'ailleurs.

    L'article est repris du site enviro2b


    PNRFO_nouveau_logo.pngMichel Guéritte, ingénieur de formation, il est devenu l’un des fers de lance de la cause écologiste en Champagne-Ardenne et mène un combat acharné contre les implantations nucléaires de l’Andra à Soulaines, Morvilliers et Bure. Il milite et préside la nouvelle Fédération Grand-Est Stop déchets nucléaires qui multiplie les manifestations pour empêcher l’implantation du centre de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue (FAVL).

    Sous la pression de votre Fédération, la commune de Pars-lès-Chavanges vient de retirer sa candidature, quelle votre réaction ?

    On a gagné une bataille mais on n’a pas encore gagné la guerre. Nous avons mené une campagne basée sur la psychologie. Nous avons notamment adressé à tous les conseillers municipaux d’Auxon et de Pars-lès-Chavanges, une lettre pour les mettre devant leur responsabilité. Par ailleurs, nous avions organisé un rassemblement assez mouvementé d’ailleurs, dès le lendemain de l’annonce des deux communes retenues pour l’accueil de ce centre de stockage.

    Ce retrait a été voté sous la contrainte…

    Selon nous, il est inadmissible que Joëlle Pesmes, maire de Pars-lès-Chavanges, et élue seulement pour 6 ans, puisse prendre une décision qui engage l’humanité pour des millions d’années. J’avais déjà parlé à Joëlle Pesmes il y a quelques mois, et je l’avais prévenu que nous étions extrêmement résolus et qu’il était hors de question de recommencer Soulaines, Morvilliers ou Bure.

    Grâce à la pression que nous avons mis sur cette commune, le maire a préféré arrêter les frais. Tout ce qu’on dit et tout ce qu’on fait est visible sur Internet. Nous n’avons rien à cacher, à la différence de l’Andra.

    C’est une occasion perdue pour cette petite commune qui espérait bénéficier de cette activité économique…

    On ne peut pas laisser 9 élus, qui ne connaissent absolument rien à la géologique, à la radioactivité, et au process industriel de l’Andra, FAVL_AUXON-PARS_090705_est-eclair-5e533.jpgprendre une décision aussi grave, seulement pour de l’argent destiné à reconstruire l’église et la salle des fêtes. Comme le dit le maire de Pars-lès-Chavanges, ce village est pauvre, mais il existe d’autres pistes pour trouver des ressources financières, que d’enfouir des déchets radioactifs.

    Désormais, vous avez la commune d’Auxon dans le viseur, la seule encore candidate ?

    C’est simple, nous leur avons lancé un ultimatum, fixé au 13 juillet avant midi. Si à cette date, les élus d’Auxon n’ont pas retiré leur candidature, c’est la guerre totale. Les remorques de fumier sont chargées et, si besoin, on est prêt à mettre le feu à la mairie pour le 14 juillet.

    Mais vous ne respectez pas les règles démocratiques, ces élus d’Auxon ont déjà voté ?

    Ces élus cupides et stupides sont des voyous qui échangent leur géologie contre un chèque. Nous voulons préserver notre région. Vous imaginez l’effet Tricastin dans cette région ? On associera Auxon à la radioactivité. Un seul exemple, les producteurs de Chaource, un fromage important produit du côté d’Auxon, ont déjà été questionné sur ce projet par des clients allemands inquiets.

    Une question simple, si vous ne voulez pas de ces déchets FAVL dans le Grand Est, c’est donc un cadeau empoisonné pour les voisins au Nord, au Sud, à l’Ouest ?

    Notre slogan est clair : c’est ni à Auxon, ni à Pars, ni ailleurs. On en veut pas du tout.

    Mais qu’est-ce qu’on en fait de ces déchets encombrants ?

    On les laisse où ils sont. Ces déchets FAVL de la première filière graphite nucléaire existent depuis déjà 20 ans. Pendant cette période, on a su les conserver et les surveiller et bien continuons, et espérons qu’un jour des ingénieurs, un peu moins bêtes qu’aujourd’hui, trouveront des solutions pour en faire quelque chose.

    En attendant, laissons les où ils sont, d’autant plus qu’ils sont extrêmement compliqués à conserver. Par exemple, le chlore 36 avec l’eau, ça fait de l’eau de javel qui fait des trous et passe à travers l’acier, le béton. D’ailleurs, l’Andra le dit elle-même, elle ne sait pas si c’est dans 100, 200 ou 300 ans, mais ces déchets ressortiront sous 85 mètres d’argile.

    Mais l’Andra se propose justement de sécuriser au maximum le stockage de ces déchets au lieu de les conserver de manière parfois peu académiques…

    Que l’Andra améliore les stockages autour des centrales de production. Quand une centrale est démantelée, on la ferme et on les laisse dedans. Il suffit de faire de même pour la vingtaine de centrales concernées. Il n’y a aucun souci.

    Votre Fédération est-elle en contact avec l’Andra pour justement défendre ce point de vue ?

    Malheureusement, nos contacts sont souvent brefs. L’Andra n’a jamais voulu débattre avec nous. J’ai proposé mille fois des rencontres aux représentants de l’Andra qu’ils ont toujours refusé.

    Et maintenant, comment envisagez-vous la suite ?

    Auxon va dire non, c’est pratiquement sûr. L’Andra va donc annoncer qu’ils feront différemment, et qu’ils le feront ailleurs, certainement à quelques kilomètres de là, à Juzanvigny.

    Mais on peut supposer que vous resterez mobilisés…

    Plus que jamais. Nous sommes anti-nucléaire et anti-enfouissement ni ici, ni ailleurs.

  • Déchets nucléaires: le pire est à venir

    Les déchets nucléaires continuent à faire parler d'eux.


    Mardi 30 juin, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a rendu public son inventaire triennal des matières et déchets radioactifs. Les associations dénoncent le manque de contre-expertise.

    Le débat dépasse largement le cadre de notre région, qui a été sélectionnée pour accueillir les sites d'enfouissement de déchets nucléaires.

    Le journal de l'environnement donne la parole à des associations qui contestent le bilan présenté par l'agence officielle (L'ANDRA).

     

    Un article de "Geo" sur le sujet

     

    Le contexte

    L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a vu le jour en 1991. Elle est chargée de gérer, exploiter et surveiller les centres de stockage des déchets radioactifs. Tous les trois ans, elle publie un inventaire pour répertorier l’état et la localisation des déchets nucléaires en France, en fonction des informations que lui fournissent les opérateurs du nucléaire en France (EDF, Areva…).

    L’enjeu

    L’Andra a recensé 1 152 533 m3 de déchets radioactifs en France à la fin de l’année 2007, soit 2 kg par an et par habitant.centrale-nucleaire_620x465.jpg

    Deux tiers de ces déchets (62%) proviennent de la production d'électricité à partir d'énergie nucléaire. Les autres sont issus des laboratoires de recherche (17%), de la défense (17%), de l’industrie (3%) et du matériel médical (1%).

    La majorité de ces déchets (68,8%) sont dits "de faible et moyenne activité à vie courte", c’est-à-dire que leur radioactivité diminue de moitié au bout de 31 ans et ne présente plus de risque du tout après un peu plus de 300 ans. Ils ne représentent aujourd’hui que 0,03% de la radioactivité totale des déchets nucléaires.

    L’Andra stocke aujourd’hui ce type de déchets dans l’Aube, un département qui accueille également les déchets de "très faible activité". Ces derniers représentent 20% du volume total, mais une part infime de la radioactivité. Leur nombre pourrait quadrupler d’ici 2030, selon les prévisions de l’Andra.

    Les déchets "à vie longue" et à faible ou moyenne activité représentent un peu plus de 10% du volume total. Aujourd’hui entreposés chez leur producteur, ils devraient être stockés en sous-sol dans les prochaines années. L’Andra vient d’ailleurs de présélectionner les communes d’Auxon et Pars-lès-Chavanges, dans l’Aube, pour accueillir en 2019 un nouveau site de stockage.

    S’ils constituent une part infime du volume total (0,02%), les déchets dits de "haute activité" sont les plus radioactifs. Il s’agit pour l’essentiel de combustibles usés provenant des centrales nucléaires, qui mettent plusieurs centaines de milliers d’années avant de se dégrader. Ils sont aujourd’hui conservés sur les sites de La Hague (Manche), Marcoule (Gard) et Cadarache (Bouches-du-Rhône). Mais un centre de stockage doit être creusé près de Bure, dans la Meuse. Ce site, qui pourrait ouvrir ses portes en 2025, pourrait accueillir des déchets à près de 500 mètres de profondeur.

    Le débat

    La quantité de déchets radioactifs devrait doubler en France d’ici à 2030, pour atteindre 2,5 millions de m3, selon les prévisions de l’Andra. Un chiffre qui inquiète le réseau Sortir du Nucléaire : "On ne sait déjà pas quoi faire des déchets actuels et on va en produire le double" dénonce Stéphane Lhomme, porte-parole de l’organisation.

    Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la France s’est engagée à porter à 23% la part des énergies renouvelables dans sa consommation énergétique en 2020. Le nucléaire, qui n’est pas une énergie renouvelable, est à l’origine de 80% de notre production d’électricité. "L’objectif ne sera pas atteint si on ne réduit pas la part du nucléaire en fermant les réacteurs qui arrivent à l’âge de 30 ans, comme cela était prévu au départ", assure Stéphane Lhomme.

    Selon lui, l’enfouissement des déchets radioactifs envisagé par l’Andra, n’est pas une solution mais "un crime contre les générations futures". A l’étranger non plus, cette option n’a pas la cote. Les États-Unis ont renoncé fin juin à enfouir leurs déchets radioactifs dans la roche volcanique de Yucca Mountain, dans le Nevada. Quant à l’Allemagne, la contamination en 2008 d’une mine de sel où avaient été enfouis des déchets radioactifs a mis un coup d’arrêt à la volonté de la chancelière Angela Merkel de relancer son pays sur la voie du nucléaire.