Extraits de communiqué d'Amnesty International publié le 30.09.2025
Près de deux ans après leur capture par le Hamas, 47 personnes continuent d’être retenues en otage dans la bande de Gaza occupée, dont une vingtaine d’entre elles seraient encore vie. La prise d’otage constitue un crime de guerre. Nous demandons leur libération immédiate et sans condition. Nous réitérons également nos appels en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et exhortons à Israël de à mettre fin au génocide qu'il perpétue contre les Palestinien·nes de Gaza. Chaque instant d’inaction aggrave les horreurs auxquelles les otages et les civil·es sont confronté·es.
Après les terribles attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas, 251 personnes – pour la plupart des civils – ont été enlevées et retenues en otage dans la bande de Gaza. 48 personnes sont mortes en captivité et 47 sont encore détenues illégalement. On estime qu’une vingtaine seulement seraient en vie. Ces hommes risquent de mourir et d’être soumis à la torture ou d’autres mauvais traitements.
Les images et les témoignages que nous avons recueillis d’anciens otages libérés soulignent l’horreur de leurs conditions de détention et des violences subies pendant leur captivité aux mains du Hamas et d’autres groupes armés palestiniens. Ils sont clairement utilisés comme monnaie d’échange pour faire pression sur les autorités israéliennes. Cela constitue un crime de guerre.
Rien ne saurait justifier de prendre des gens en otage ni de maintenir des personnes en détention arbitraire pendant de longues durées sans inculpation ni procès. Le monde ne doit pas tourner le dos à l’humanité.
Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International
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Le droit international doit prévaloir
En mai 2024, le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale a déposé des demandes de mandats d'arrêt contre les dirigeants du Hamas Ismail Haniyeh, Mohammed Deif et Yahya Sinwar pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Un mandat d’arrêt a été délivré par la Chambre préliminaire de la Cour contre Mohammad Deif, avant que les procédures ne soient finalement levées à la suite du meurtre des trois dirigeants palestiniens par Israël.
Dans le même temps, l’offensive militaire lancée par Israël à la suite des attaques du 7 octobre 2023 a fait plus de 65 000 mort·es, dont plus de 18 000 enfants, et plus de 200 000 blessé·es, selon le ministère de la Santé basé à Gaza. Nombre de personnes ont été tuées ou blessées dans le cadre d’attaques directes contre la population civile ou d’attaques aveugles, qui ont souvent anéanti des familles entières sur plusieurs générations. Des dizaines de milliers de Palestiniens et Palestiniennes de Gaza sont toujours portés disparus.
Ainsi, en novembre 2024, la Chambre préliminaire de la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre, notamment pour avoir affamé des civil·es et dirigé intentionnellement une attaque contre la population civile, ainsi que pour crimes contre l'humanité, notamment pour meurtre, persécution et autres actes inhumains.
Ce que nous demandons
L'escalade militaire actuelle d'Israël à Gaza, en particulier dans la ville de Gaza, a non seulement des conséquences catastrophiques pour les Palestinien·nes qui luttent pour survivre à une famine provoquée et à des déplacements forcés, mais elle met également davantage en danger la vie des Israélien·nes et des autres personnes retenues en otage par les groupes armés palestiniens.
Nous demandons au Hamas et autres groupes armés palestiniens de :
-libérer immédiatement tous les otages civils. En attendant leur libération, le Hamas doit veiller à ce que tous les otages soient traités avec humanité, aient accès à des observateurs internationaux et puissent communiquer régulièrement et dignement avec leur famille et leurs proches.
-restituer immédiatement et sans condition les corps de toutes les personnes enlevées le 7 octobre 2023. Tout manquement à ces obligations continue de constituer un crime grave au regard du droit international et est une source supplémentaire d'angoisse pour les familles qui attendent désespérément le retour sain et sauf, ou au moins des nouvelles, de leurs proches.
Au cours du mois dernier, Israël a intensifié sa campagne d'extermination contre les Palestinien·es à Gaza, ajoutant des centaines de civil·es supplémentaires au nombre toujours croissant de victimes, détruisant délibérément des infrastructures civiles et déplaçant de force des centaines de milliers de Palestinien·es, démontrant ainsi sa détermination à les anéantir physiquement.
C’est pourquoi nous appelons les autorités israéliennes à :
-mettre fin à son génocide contre les Palestinien·es à Gaza, y compris à leur politique délibérée de famine et de déplacements massifs.
-libérer immédiatement les milliers de Palestinien·es qu'elles détiennent arbitrairement, mettre fin aux abus commis à l'encontre des détenus palestiniens, notamment la torture, la privation de nourriture et les violences sexuelles, et cesser leur pratique illégale de longue date consistant à retenir les corps des Palestinien·es comme monnaie d'échange.