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Loi d’Orientation Agricole : M. Fesneau passe à côté des enjeux de transition de l’élevage


Alors que Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, vient de présenter les grandes lignes de la loi d’orientation agricole qui doit être votée à l’automne, Greenpeace France constate qu’il passe à côté de l’enjeu essentiel pour les années à venir dans ce secteur : celui de réformer en profondeur notre système d’élevage [1]. 

Ce discours s’inscrit dans un processus de conception d’une Loi d’Orientation Agricole extrêmement sinueux et flou, au cours duquel Greenpeace et d’autres organisations de la société civile ont fait remonter à maintes reprises le sujet de la transition de l’élevage, analyse Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace France. Le ministre n’a pas daigné aborder l’épineuse question de la transition du secteur de l’élevage, pourtant au cœur de la transition agricole et alimentaire, ce qui est extrêmement décevant.

Réduire nos volumes de production et de consommation de produits issus de l’élevage industriel au profit d’un élevage écologique, local et indépendant, pourvoyeur d’emplois de qualité et respectueux de notre planète comme de ses habitants, est indispensable pour la transition, poursuit Sandy Olivar Calvo. Il s’agit désormais de la planifier et d’accompagner les éleveurs. Si le gouvernement souhaite une loi d’Orientation Agricole à la hauteur des enjeux, il est incontournable de mettre cette question au cœur des discussions parlementaires. Par ailleurs, si les mesures sont annoncées au nom de la souveraineté alimentaire, il est nécessaire de rappeler que notre système d’élevage actuel, recourant massivement aux intrants importés notamment pour l’alimentation animale, est très loin de s’inscrire dans une logique de souveraineté.”  

Face aux multiples crises environnementales, sociales, économiques et sanitaires auxquelles le secteur de l’élevage est confronté, Greenpeace rappelle que : 

  • Il est urgent et nécessaire de planifier la sortie de l’élevage industriel, en mettant en place un moratoire sur tous les nouveaux projets de création ou d’extension de fermes-usines en France [2].
  • Il faut repenser l’ensemble du système pour favoriser une transition vers des élevages extensifs, autonomes et économes, écologiques et paysans, notamment dans les régions déficitaires. 
  • En parallèle, les filières végétales destinées à l’alimentation humaine, incluant les fruits et légumes frais, les céréales et les légumineuses, doivent également être soutenues par les pouvoirs publics.

 

Notes aux rédactions :
[1] Voir “Élevage en France : des fermes, pas des usines !”, dossier de presse de Greenpeace France, 05/2023
[2] Voir “Élevage industriel : Greenpeace exige un moratoire sur les fermes-usines”, communiqué de presse de Greenpeace France, 16/05/2023.

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