Communiqué de la Confédération Paysanne le 17.05.2023
Le Ministre de l’agriculture vient d’annoncer une enveloppe supplémentaire de 50 millions d’euros d’aides directes pour soutenir l’agriculture biologique. C’est mieux que dix, mais ce n'est toujours pas suffisant au regard des besoins et pour que les producteur·trices passent le cap de cette crise conjoncturelle. Pour les citoyen∙nes et l’environnement, le travail des producteur·trices en agriculture biologique méritent d’être soutenu sur le long terme par un ensemble de politiques publiques fortes.
Ce plan s'ajoute à la première enveloppe de 10 millions d'euros, déjà largement insuffisante, qui avait été décidée lors du salon de l'agriculture. Il ne faut pas réitérer les mêmes erreurs dans son déploiement. Cette fois-ci, aucune ferme bio en difficultés ne doit être oubliée. Ce plan ne doit exclure ni les jeunes agriculteurs bénéficiant de l'aide à la conversion en agriculture biologique, ni les productrices et producteurs en circuits court. Par ailleurs, une vigilance devra être apportée sur les critères et la cohérence des documents demandés pour bénéficier de l'aide.
L'annonce d'utiliser enfin la commande publique comme levier permettant d'assurer des débouchés à long terme pour les producteurs·trices est un signal que nous attendions depuis le vote de la loi Egalim. C'est indispensable pour respecter la part de 20% de bio dans la restauration collective fixée par cette loi. Ces marchés ne doivent pas être captés par la seule bio industrielle.
Enfin, l'annonce d'un plan de communication pour « repositionner le bio comme un produit de qualité, le plus abouti en termes de pratiques agricoles [1] », va dans le bon sens tout en restant probablement insuffisant dans le contexte d'inflation actuel.
[1] Question politiques du dimanche 14 mai, France inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/questions-politiques/questions-politiques-du-dimanche-14-mai-2023-4642552