Communiqué publié par Bastamag le 07.07.2021
Dénonçant des conditions de travail indigne, des milliers de salariés dans des entreprises de sous-traitance du secteur pétrolier iranien sont en grève depuis le 19 juin. Cinq organisations syndicales françaises soutiennent leurs revendications.
Depuis le 19 juin, plus de 10 000 travailleurs d’environ 70 entreprises sous-traitantes du secteur pétrolier sont en grève dans le sud de l’Iran. Ils disposent de contrats précaires ou n’ont pas de contrat du tout.
Les travailleurs précaires en grève refusent la création par le pouvoir de « Conseils islamiques du travail » censés les représenter et déclarent :
« Ce sont des instruments de contrôle des travailleurs au service des patrons ». Ils ajoutent : « Comme nos collègues de sucrerie Haft-Tapeh, de l’aciérie d’Ahvaz et d’autres entreprises nous n’accepterons jamais la création des Conseils islamiques du travail ». « Le "Conseil organisateur des travailleurs de la sous-traitance dans le secteur du pétrole" est notre voix et le symbole de notre unité, celle des travailleurs »
Ils revendiquent :
une augmentation des salaire d’environ 200 à 400 euros (soit 12 millions de rials iranien),
le paiement immédiat des salaires en retard,
l’amélioration des conditions du travail et le respect des normes de sécurité du travail,
10 jours de repos après 20 jours du travail (les travailleurs habitent loin de leur famille, et la température peut atteindre 50° dans le sud du pays),
l’embauche directe de tous les salariés précaires avec le même contrat de travail que les ouvriers titulaires,
l’arrêt du recours à la sous-traitance,
la réintégration de tous les travailleurs licenciés,
l’abolition de toutes les lois spécifiques aux « zones économiques spéciales »,
la gratuité des soins médicaux, de l’éducation et un hébergement décent sur place permettant de faire venir la famille,
le droit de se rassembler, de faire grève et de créer des organisations indépendantes du pouvoir.
Nos organisations syndicales françaises soutiennent pleinement les salariés en lutte, comme le fait sur place la grande majorité de la population, ainsi que la diaspora iranienne à travers le monde.
Signataires :
Confédération française démocratique du travail (CFDT)
Confédération générale du travail (CGT)
Fédération syndicale unitaire (FSU)
Union syndicale Solidaires
Union nationale des syndicats autonomes (UNSA)