A l’occasion de la clôture du débat public sur l’avenir de notre système énergétique, la Commission nationale du débat public (CNDP) présentait, ce matin, ses premières observations ainsi que les résultats de la consultation de 400 citoyens tirés au sort. France Nature Environnement, qui participait à la réunion de clôture, se félicite de la teneur de ce débat et appelle le gouvernement à entendre l’avis des Français et engager dès à présent, dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), la transition énergétique et écologique attendue par tous.
Un débat public pour faire entendre la voix des citoyens
Après plus de trois mois de réunions, conférences et autres ateliers, la Commission s’est réjouie ce matin de la participation massive au débat public sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie. Parmi les 7000 questionnaires complétés et les 700 avis déposés, France Nature Environnement a soumis son cahier de propositions et rédigé avec les ONG du Réseau Action Climat une note sur les 10 raisons de promouvoir la transition énergétique.
Afin de ne pas « limiter le débat aux experts des questions énergétiques », lesquels ont largement participé à ce débat, la CNDP a souhaité soumettre 400 citoyens tirés au sort au questionnaire du débat. A l’issue d’une demi-journée d’information et d’échanges, plus de 400 personnes, réunies à l’hôtel de Lassay, se sont exprimées individuellement sur le rythme de la transition énergétique en France, la répartition de l’effort, la mobilité, les énergies renouvelables ou encore le nucléaire.
Résultat ? Sans surprise, les français sont prêts pour la transformation de notre modèle énergétique ! Sur 450 citoyens, 43% souhaitent maintenir l’objectif de réduction du nucléaire à 50% dans le mix électrique en 2025 et plus de 60 % au maximum à l’horizon 2030. Ils sont 68 % à ne pas vouloir de construction de nouvel EPR, 73% à ne pas soutenir le prolongement des réacteurs nucléaires à 50 ans, et autant à souhaiter la fermeture de réacteurs, en plus de Fessenheim, dans les 10 prochaines années. En parallèle de la sortie du nucléaire, le G400 souhaite l’accélération du développement des énergies renouvelables.
Traduire ces expressions en mesures cohérentes dans la PPE
« L’objectif était de voir quel était l'avis de citoyens tirés au sort et a priori moins spécialistes du sujet que la majorité des participants au débat » souligne Michel Dubromel, président de France Nature Environnement. « Le fait est que ces réponses collent exactement à l’avis de plusieurs experts de la transition énergétique. Cet avis citoyen ainsi que les résultats du débat public doivent être retranscrits dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie ».
Pour France Nature Environnement, les premiers résultats du débat public sont sans appel… et appellent tout simplement au bon sens. La transition énergétique et écologique passe par la baisse des consommations d'énergie (déjà en cours mais qu’il faut accélérer), la sortie du nucléaire et l’essor des énergies renouvelables. Couplées au renforcement de l'efficacité énergétique (avec un peu d’investissements, mais très rentables à long terme) et à une réorientation de la politique des transports (avec une offre de mobilité plus sobre et plus adaptée aux besoins de nos concitoyens), ces mesures permettront de lutter durablement contre le dérèglement climatique, la pollution de l’air et le déclin de la biodiversité.
Lors de la restitution de ce débat public, le Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire a dit se porter garant de la prise en compte des résultats du travail remarquable effectué au cours de ces quatre mois de débat. Le gouvernement doit suivre son avis et se donner les moyens dès demain de traduire dans la future PPE les ambitions exigeantes issues du débat public.
Commentaires
Tous les jours, nous entendons la même petite musique : « L’énergie est notre avenir, économisons-la », « L’élec-verte, vous vous y mettez quand ? », « EDF, changer l’énergie ensemble »… Propagande des énergéticiens en tout genre pour nous faire accepter cette idée qu’ils sont et seront les « sauveurs de l’humanité », ceux qui répareront, comme on répare une machine en panne, le climat de la planète. Ceux qui « solutionneront » la hausse dramatique des températures, ceux qui seront les géo-ingénieurs prêts à contrôler une « Nature » devenue trop chaotique. Mais cette caste de grands industriels n’a pas seulement pour but de poursuivre son extractivisme délirant, de produire de l’énergie, toujours plus d’énergie — quoi qu’il en coûte de la vie sur Terre mais aussi de produire du mensonge. Qu’il y ait, présentement, une transition énergétique menée par les grands groupes du nucléaire, du gaz, du pétrole, paraît tellement grossier qu’il faut un paquet de mensonges bien ficelés pour faire accepter la farce des projets des éoliennes dans notre région avec la complicité des naturalismes de notre département .