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Sursis pour l’Amazonie

Mercredi 30 août, la justice brésilienne s’est opposée à un décret du gouvernement qui visait à abolir le statut de réserve naturelle d’une zone grande comme le Danemark, au cœur de la forêt amazonienne. Le gouvernement de Michel Temer souhaitait brader la réserve de Renca, située entre les États du Pará et d’Amapá, à des compagnies minières privées, poursuivant ainsi le troc du trésor amazonien contre le soutien politique du lobby industriel.

L’Amazonie en danger

250px-Localisation_Amazonie.jpgCe revers cinglant pour le gouvernement donne raison à la société civile brésilienne, de plus en plus mobilisée contre la politique de destruction de l’environnement mise en œuvre par un gouvernement aux mains des sociétés minières mais aussi de l’agro-business, dont les activités constituent la première cause de déforestation en Amazonie brésilienne. C’est en effet l’élevage qui arrive en tête des moteurs de la déforestation (80 %).

« C’est la pire attaque contre l’Amazonie des cinquante dernières années. Même la dictature militaire n’avait osé aller aussi loin », a déclaré le sénateur Randolfe Rodrigues, du parti de gauche REDE. L’industrie minière a en effet des impacts très lourds sur la forêt : déboisement de vastes zones pour construire des routes et des carrières, risques extrêmement importants de contamination aux métaux lourds pour les sols et les cours d’eau, déplacement des populations locales au mépris de leur mode de vie et de leurs droits…

Un gouvernement climaticide

Alors que depuis 2004, le taux de déforestation avait été divisé par six, faisant du Brésil un bon élève de la lutte pour la protection des forêts, il a spectaculairement grimpé de 30 % par an ces deux dernières années. Sur l’année écoulée, 859 arbres ont été coupé chaque minute.

Or, l’Amazonie, plus grande forêt tropicale du monde, est un véritable poumon pour la planète : elle stocke du carbone et rejette de l’oxygène dans l’atmosphère. Cette recrudescence alarmante place le Brésil à la 4e place des émetteurs mondiaux des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. L’année dernière, 40 % des émissions de gaz à effet de serre du Brésil étaient liés à la déforestation aux métaux lourds – soit autant que l’ensemble de toutes les voitures du pays pendant huit ans !

Le Brésil se place ainsi à contre-courant de l’Accord de Paris dont il est pourtant signataire. L’article 5 demande en effet aux États de prendre des mesures pour lutter contre le déboisement et la dégradation des forêts, si bien que la Norvège a décidé de retirer une partie de son soutien financier au Brésil devant les atteintes répétées à la forêt amazonienne.

Un sursis… mais pour combien de temps ?

Si la justice vient d’offrir un sursis à l’Amazonie et aux populations autochtones qui vivent dans la forêt de Renca, le gouvernement a immédiatement fait appel de cette décision judiciaire. Nul doute qu’il reviendra à la charge très bientôt.

Nous restons donc mobilisés pour que l’Amazonie soit protégée, d’autant que les activités d’exploitation minière et forestière ne sont pas les seules menaces qui pèsent sur elle. N’oublions pas que Total et BP voudraient exploiter du pétrole au large des côtes amazoniennes, à quelques kilomètres d’un récif corallien encore très peu connu. Pour l’instant, les autorités environnementales brésiliennes ont rejeté les projets des compagnies pétrolières, mais ces dernières pourraient bientôt revenir à la charge.

Pour défendre avec nous l’Amazonie, sa biodiversité et les droits des populations autochtones, rejoignez-nous ici.

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