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Deux milliards de dollars : ce que coûte l’éclatement d’un seul fût de déchets nucléaires

Voici un article de Reporterre qui nous parle d'un accident dans le site de stockage de déchets nucléaires américains, un site aussi sécurisé que celui que construit l'Andra à Bure dans la Meuse. Et on nous annonce que ces déchets vont rester enfouis pendant des dizaines de milliers d'années et que cela ne crée aucun risque. Cet accident, après celui de Asse en Allemagne, prouve le contraire.

En février 2014, un fût de déchets radioactifs éclate dans le centre d’enfouissement de Carlsbad, aux États-Unis. Il libère notamment du plutonium et de l’américium. Cet accident, supposé ne devoir jamais arriver, coûtera deux milliards de dollars et sept ans de travaux.

Dans son numéro du dimanche 25 septembre 2016, le Los Angeles Times fait le point sur les coûts associés à un accident dans le centre de stockage géologique de déchets nucléaires de Carlsbad, dans l’État du Nouveau-Mexique aux États-Unis. En 2014, un fût de déchets y a éclaté. Un seul. Et la remise en état du site coûtera plus de 2 milliards de dollars tandis que les opérations d’enfouissement ne pourront pas reprendre avant 2021.

Le Waste Isolation Pilot Plant, ou Wipp, est un centre destiné à l’enfouissement définitif de déchets nucléaires à vie longue issus du programme d’armement nucléaire états-unien. Plusieurs centaines de milliers de fûts peuvent y être stockés dans des cavernes de sel à 640 mètres de profondeur. C’est le seul centre de stockage de ce type aux États-Unis après que la construction d’un autre centre, celui de Yucca Mountain, au Nevada, a été stoppée par l’administration Obama en 2011.

Le Wipp, présenté jusqu’en 2014 comme une réussite exemplaire par le ministère états-unien de l’Énergie, avait été prévu pour recevoir des déchets nucléaires pendant 35 ans et préserver l’environnement de toute fuite pendant des dizaines de milliers d’années. Son coût : 19 milliards de dollars.

En février 2014, une réaction chimique à l’intérieur d’un fût de déchets provoque la rupture de celui-ci et la libération de ses éléments radioactifs, dont du plutonium et de l’américium, qui parviendront à contaminer l’extérieur du site via le système de ventilation. Selon un expert interviewé par le Los Angeles Times, l’ampleur de l’accident a été largement minimisée par les autorités concernées.

« Tout ce qui n’aurait jamais dû se produire se produisit »

Dans une analyse de l’accident, la revue Nuclear Monitor avait rapporté en 2014 (numéro 787) que « tout ce qui n’aurait jamais dû se produire se produisit, et tout ce qui aurait dû fonctionner ne fonctionna pas ». Lors de la conception du centre de stockage, les ingénieurs avaient estimé qu’un tel accident ne pourrait se produire qu’une fois tous les 200.000 ans.

Le Los Angeles Times précise que le coût final de l’accident du Wipp, sera plus élevé que celui des 12 années de décontamination du réacteur de la centrale nucléaire de Three Miles Island, dont le cœur avait fondu en 1979. Le journal précise que la décontamination des sites nucléaires militaires états-uniens (dont le site de Hanford, où fut produit le plutonium de la première bombe atomique) coûtera des dizaines de milliards de dollars. Au-delà des coûts, toujours faramineux quand il s’agit de nucléaire, l’accident du Wipp montre aussi la fausseté du mot « décontamination », puisqu’il s’agit en réalité de contaminer ailleurs, dans un endroit considéré de moindre risque.

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