Communiqué d'Amnesty International le 11/07/2016
Pendant l’Euro, nos militants ont dit stop aux terribles violations des droits humains endurés par de nombreux travailleurs migrants œuvrant sur les sites de la Coupe du monde 2022 actuellement en construction au Qatar.
Présents dans la fan zone de la place Masséna ou avec un énorme ballon de foot dénonçant les terribles violations des droits des travailleurs qatariens, les militants ont regorgé d’originalité pour attirer l’attention du grand public sur le sujet.
DES ÉVÉNEMENTS MILITANTS POUR SENSIBILISER LES FANS DE FOOT
A Saint-Denis, les militants ont photographié les supporters des matchs Allemagne-Pologne et Islande-Autriche, accompagnés de la pancarte : « j’aime le foot, pas le travail forcé ».
A Toulouse, le groupe local installé près d’une sculpture dédiée à l’Euro 2016, près de la place du Capitole, sont restés tout un après-midi à interpeler les passants et ont récolté plus de 200 signatures de notre pétition à destination de la FIFA.
Ou encore, le groupe lyonnais a créé un gigantesque ballon de foot avec écrit « #Qatar 2022 » dessus.
De nombreuses signatures pour la pétition ont pu être récoltées à toutes ces occasions. 35 000 personnes ont manifesté leur soutien à cette terrible cause pour le moment.
DES ÉVÉNEMENTS INTERDITS À CAUSE DE L'ÉTAT D'URGENCE
Malheureusement, en raison de l’état d’urgence, le ministère de l’intérieur a ordonné de « bien se comporter au sein et aux abords des stades » en « évitant les attroupements » et en ne tenant pas de propos « idéologiques ». Des mairies ou préfectures ont interdit à nos groupes locaux d’organiser leurs événements car ils s’apparentaient selon eux à « une manifestation ou démarchage ».
Ce genre d’interdiction est bien entendu dommageable à la mise en lumière de la terrible situation des travailleurs migrants au Qatar.
APRÈS L'EURO 2016, IL EST ENCORE TEMPS DE SE MOBILISER
Pour construire les infrastructures de la compétition mondiale qui aura lieu en 2022, le Qatar fait appel à une main-d’œuvre étrangère importante. Ces travailleurs migrants viennent principalement d’Asie du Sud (Népal, Inde, Bangladesh) et représentent 90% de la main-d’œuvre.
Or, beaucoup travaillent dans des conditions déplorables et terribles. Leurs droits sont bafoués :
- logements sordides surpeuplés ;
- versement de sommes considérables à des recruteurs dans leur pays d’origine pour obtenir un travail au Qatar ;
- tromperie quant à la rémunération ou au type de travail offerts ;
- non-versement ou paiement en retard des salaires
- non délivrance de permis de séjour par des employeurs, ce qui fait courir le risque aux migrants d'être arrêtés et expulsés en tant que « fugueurs » ;
- des employeurs confisquent les passeports des travailleurs et ne leur donnent pas de permis de sortie du territoire.