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Le plein d’huile de palme, s’il vous plait !

Communiqué de FNE

En 2014, 45% de l’huile de palme importée sur le territoire européen finissait dans les réservoirs des voitures et camions d’après les chiffres de l’association des huiles végétales européennes (FEDIOL). Cette révélation de l’ONG européenne Transports et Environnement est d’autant plus préoccupante qu’une étude de la Commission Européenne vient de mettre en évidence que l’impact climatique des agro-carburants à base d’huile de palme était 3 fois pire que le diesel classique.

Un vieux débat souvent oublié

Aujourd’hui il y a 7% d’huile dans le diesel et 7% d’alcool dans l’essence : l’ensemble des automobiles consomment des agro-carburants obtenus à partir de cultures (colza, huile de palme etc …). C’est donc une part considérable de la production agricole qui est accaparée par le trafic routier.

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Une tendance inquiétante

Entre 2010 et 2014, la part de l’huile de palme importée en Europe à destination des agro-carburants (biodiesels) est passée de 8% à 45 %, pour un bond de 2,6 millions de tonnes. Cela se traduit par une augmentation de 606% des quantités d’huile de palme utilisée pour le biodiesel.

Pour Camille DORIOZ, chargé de mission agriculture de France Nature Environnement :« En fait, l’huile de palme a répondu intégralement à la croissance de la demande sur la période 2010-2014. Et malgré la baisse de la consommation dans l’alimentation (de 1,1 Millions de Tonnes), le biodiesel a tiré vers le haut les importations. Pourtant, souvenez-vous, il est de notoriété publique que la production industrielle d’huile de palme a des effets catastrophique dans les pays tropicaux. »

La fausse solution climatique et environnementale

Les 3,5milliards de litres d’huile de palme utilisés en 2014 sont le produit de la déforestation et du drainage de tourbières. C’est ce changement d’usage des sols qui est à l’origine d’une majeure partie de l’impact climatique de l’huile de palme selon un rapport de la Commission européenne, en déstockant largement le CO2 accumulé pendant des années par ces écosystèmes. A cela, il ne faut pas oublier d’ajouter la destruction de la biodiversité engendrée par ces activités agricoles ultra-industrielles, qui transforment la forêt primaire en monoculture de palme.

Pour Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles chez France Nature environnement :« L’Europe n’ont pas voulu réguler la production d’agro-carburants par des critères environnementaux. L’état Français en défenseur des agrocarburants soutient donc les politique de déforestation. Le résultat, aujourd’hui, est que les français roulent en provoquant la déforestation de l’Asie du Sud-Est. Six mois après la Cop 21, et l’accord historique de Paris, il semble donc que les fausses solutions sont toujours à la mode. La réduction de nos émissions de gaz à effet de serre est d’une urgence absolue pour maintenir le réchauffement au-dessous des 2°C, et la France ne donne pas les moyens à l’Europe d’avancer. »

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Plantation de palmier à huile et forêt tropicale à Bornéo, Malaisie

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