Des projets incohérents pour l'agriculture, l'environnement et le monde rural continuent de se développer dans notre région comme dans toute la France, à l'heure où l'urgence climatique nous impose d'adopter un développement soutenable.
La disparition des terres agricoles et des zones humides sont des facteurs aggravants du changement climatique.
Les fermes usines et les cultures irriguées sous perfusion de barrage représentent des non-sens du point de vue écologique.
Un rassemblement est prévu ce dimanche à Mazagran, pour dénoncer ces projets inutiles ( et même nuisibles) qui fleurissent, de Notre dame des Landes à Leffincourt en passant par Sivens.
Ne laissons pas disparaître nos territoires
ni ici, ni ailleurs,
Tous à Mazagran dimanche 17 janvier
RDV pour le pique-nique tiré du sac à midi
ou à 14h pour le café
(« Mazagran » est le rond point entre Vouziers et Leffincourt)
Vous trouverez ci-après l'analyse de "Nature et Avenir" sur le projet de porcherie industrielle à Leffincourt, texte adressé au Commissaire Enquêteur chargé de l'enquête publique lancée pour la validation de ce dossier dit de la ferme des 7000 porcs.
NATURE ET AVENIR
4 rue Bellevue 08300 Rethel
Rethel le 22 décembre 2015
Remarques de Nature et Avenir à propos de la ferme usine des 7180 porcs de
Leffincourt appelée SARL rose et vert.
Ce projet agro industriel ne concerne pas que les communes environnantes. Il correspond, comme la ferme des 1000 vaches, à une forme d'élevage destructrice d'emplois agricoles et génératrice de nombreuses dérives environnementales (Biodiversité, paysages, pollutions, qualité des produits...). Ce n'est pas la bonne voie pour encourager les circuits courts.
Il s’agit en fait d’une opération spéculative, rentable car financée en partie par la collectivité. Marc Dufumier, professeur émérite à Agroparistech, nous a dit à Saint Brice Courcelles le mercredi 25 novembre : "On veut appliquer à l'agriculture des processus qui ont fait leurs preuves dans l'industrie : produire toujours plus à plus grande échelle pour produire au moindre coût monétaire". Cela entraîne désertification rurale, destruction des écosystèmes, mécanisation, robotisation, augmentation de la taille des entreprises donc suppression d'emplois car les petits éleveurs sont écrasés.
Des élevages bio de porc permettant d'obtenir du jambon d'Ardenne de qualité créeraient beaucoup plus d'emplois. Il n'y a actuellement que deux élevages bio de porcs dans les Ardennes qui ne suffisent pas du tout à satisfaire à la demande.
L'agriculture biologique préconise également un accès à un espace extérieur pour les animaux, ce qui contribue à leur bien-être.
Un agriculteur se suicide chaque jour en France. Faut- il reproduire sans cesse les erreurs qui ont conduit à la perte de dizaines de milliers de fermes ? Créer des emplois devrait être une priorité. Les coûts induits par les suppressions d’emplois seront à la charge des collectivités. Est-il normal que les aides payées par les contribuables augmentent le chômage ? Ces aménités négatives induisent un rapport coûts/avantages nettement déséquilibré Les aides de l’ADEME (156 000 €) et du Feader (176 000€), le prix de rachat bonifié du KWh accentuent le problème. Combien de formations auprès de chômeurs seraient possibles avec de pareilles sommes d’argent public ?
Au lendemain de la COP 21, il est important de concrétiser la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre dans tous les domaines. L'alimentation représente entre 35 et 40 % de ces émissions notamment à cause de l'élevage (émissions des animaux, des effluents, des engrais épandus sur les sols pour l'alimentation animale).
Pour réduire l'impact de l'assiette il est important de réduire la consommation de viande et de se tourner vers l'agriculture biologique. L'agriculture climat-compatible est celle des petits élevages biologiques, à l'inverse de ce qui est envisagé à Leffincourt.
Nature et Avenir regrette le manque d’analyse du fonctionnement actuel de cette porcherie et en particulier le manque d’informations concernant les quantités d’antibiotiques utilisées. On sait que le tonnage d’antibiotiques utilisés en France pour les animaux est supérieur à celui qui est utilisé pour l’homme…On sait que la résistance des microbes aux antibiotiques utilisés en médecine humaine et pour les soins vétérinaires pose un gros problème de santé humaine . Les informations fournies par le collectif plein air concernant l’usage de la colistine et les solutions alternatives nous interrogent.
Les partisans du bien être des animaux d’élevage utilisent souvent le terme « univers concentrationnaire » à l’égard des fermes usine.
Après avoir vu l’émission de FR 3 envoyée par notre secrétaire à la ddcspp et à Monsieur le commissaire enquêteur qui considèrent que les conditions de l’élevage industriel sont inadmissibles.
Un adhérent de Nature et Avenir qui est éleveur de porcs nous fait fort justement remarquer que c’est la faute des consommateurs qui veulent des prix bas si bien que, malheureusement, la qualité, les emplois et le bien être animal ne sont pas prioritaires. La rentabilité passe avant le reste. Nous pensons justement que c’est aussi notre rôle d’informer les consommateurs sur les problèmes posés par les « fermes usines ».
Nous lisons dans le dossier : "Les épandages sont réalisés selon les recommandations du plan d’épandage des parcelles et des besoins des cultures."
"En tenant compte des zones d’exclusion (point d’eau, habitations,…) la surface d’épandage est de 647 ha de terres labourables."
"Le plan d’épandage est suffisamment dimensionné pour gérer convenablement la fertilisation azotée et
phosphorée de l’exploitation, conformément à la règlementation."
La surface d'épandage étant largement suffisante, les zones d'exclusions (proximité de cours d'eau particulièrement)pourraient être augmentées, voire les parcelles concernée exclues. La première page du dossier présentant de jeunes porcs sur de la paille alors qu’ils vivront sur des caillebotis est mensongère
J’ajouterai que confier l'étude d'impact à la chambre d'agriculture alors que les porteurs de projet sont le secrétaire élu de la dite chambre et son fils constitue un vice rédhibitoire pour cette enquête. On ne peut pas être à la fois juge et partie.
Ces remarques collectives de Nature et Avenir m’amènent à vous demander, Monsieur le Commissaire Enquêteur, de donner un avis négatif vis-à-vis de ce dossier d’enquête publique.
Un élevage industriel de porcs