Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cigéo / Bure imposé via le 49-3

Cigéo / Bure imposé via le 49/3 au sein de la loi sur la croissance et sans repasser par la case parlementaire ? Le Sénat joue la carte de l'escamotage démocratique ! Communiqué Réseau Sortir du Nucléaire, France Nature Environnement, Les Amis de la Terre et Coordination BURESTOP (BURESTOP 55, EODRA, Bure Zone Libre, Habitants Vigilants, Meuse Nature Environnement, MIRABEL Lorraine Nature Environnement)

Les parlementaires pris en otage

Samedi 18 avril, à 5h du matin, après l'examen de 110 amendements dans la soirée, Cigéo a sorti son dernier joker. Sans aucune discussion sur le fond, le Sénat, réduit à quelques sénateurs - dont Gérard Longuet, sénateur meusien - a fait passer en priorité un texte destiné à faciliter l'enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Ce tour de passe passe ahurissant démontre une fois de plus que Cigéo n'est ni transparent ni démocratique et qu'il pourrait être créé en dépit de toute considération scientifique objective. Récemment, les parlementaires et élus proCigéo ont essayé à quatre reprises - en vain - d'introduire ces modifications législatives dans la loi sur la transition énergétique puis dans la loi Macron. Pour cette ultime tentative, rien n'est encore joué et le dernier mot reviendra à l'Assemblée nationale.

Une soi disant phase pilote pour dissimuler le démarrage de Cigéo

La "phase pilote" proposée par cet amendement serait inclue dans l'autorisation de création. Il s'agit bien de la première tranche de Cigéo : le creusement de l'accès et des premières galeries et le stockage des premiers déchets. L'ANDRA prévoyait déjà avant le débat public de 2013 d'inclure cette première tranche 'pilote' dans la mise en œuvre de Cigéo .

Cet amendement annulerait le rôle du parlement dans le processus d'autorisation de Cigeo 

Cet amendement impliquerait que le parlement n'aurait plus son mot à dire sur l'enfouissement des déchets nucléaires. La loi sur la réversibilité qui devait précéder toute autorisation serait totalement vidée de son sens et ne conditionnerait plus ni la création ni la mise en service de Cigéo. L'enfouissement des déchets nucléaires, objet de tant d’oppositions citoyennes et associatives, serait alors " décrété ". Le gouvernement et l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) seraient seuls à décider de tout.

Cigeo n'est pas mûr selon l'Andra

Le conseil d’administration de l’Andra a reconnu lui même que Cigéo n’est pas mûr (4). Il n'existe pour l'heure aucun site d'enfouissement de ce type en fonctionnement dans le monde et, malgré les 10 années de recherche passées dans le laboratoire souterrain de Bure, les problèmes techniques irrésolus sont extrêmement nombreux. Serait-il même possible de reboucher un tel chantier de manière étanche, fondement même du concept d'enfouissement? Rien n'est moins sûr, nul ne l'a jamais fait. Et que fait le Sénat de la ressource géothermique exploitable à l'aplomb du site prévu pour l’enfouissement? Cette ressource est pourtant officiellement identifiée et reconnue, malgré la tentative de dissimulation opérée par l’Andra.

Enfouir Cigéo et sortir du nucléaire

Il faut abandonner ce projet à hauts risques. L'Assemblée nationale doit impérativement retirer cet article (5) du projet de loi pour la croissance et l’activité. Le profit immédiat pour quelques actionnaires du nucléaire ne doit pas guider notre avenir et celui de nos enfants. La poursuite de ce projet, comme de la filière nucléaire, mène à l'impasse sociale, économique et environnementale pour la France. Seule une politique au service de l'intérêt général, qui passe forcément par la sortie du nucléaire, permettra de faire les choix les moins mauvais pour mettre en œuvre une tentative de gestion à long terme des déchets radioactifs.

 

Déchets nucléaires, ne pas enfouir, arrêtez d'en produire!

centrale_nucleaire.jpg

Commentaires

  • Ce problème est si complexe, qu'en effet, le mieux serait de fermer ce site d'enfouissement. Je vois l'image de l'autruche qui cache sa tête dans le sable : on cache les déchets pour les oublier et surtout pour éloigner le plus loin possible dans le temps les risques colossaux que ces déchets portent intrinsèquement (j'écris là peut-être une bêtise).
    Mais alors, nous sommes au pied du mur. Que fait-on des déchets qui s'accumulent ?
    La "transition énergétique" apportera-telle assez d'énergie afin de combler les besoins ? La sobriété dans la consommation est-elle à l'ordre du jour ?
    Nos scientifiques, nos industriels,nos associations sages, nos responsables politiques, ont du travail !

  • Je me souviens des essais nucléaires

    À partir de 1960, dès le début des essais nucléaires, des associations et le PSU auquel j'appartenais, ont dit combien ces essais pouvaient constituer un danger pour les populations civiles mais aussi pour les militaires qui les mettaient en œuvre. Les scientifiques, les politiques ont assuré les populations, l'ensemble des Français, qu'aucun danger ne pesait sur personne. Les parlementaires ont couvert, approuvé, ces essais mortifères. Comment peut-on oublier, alors qu'aujourd'hui, enfin, on reconnait les graves préjudices qu'ont subis les populations. Les essais se sont poursuivis jusqu'en 1996. L'aveuglement volontaire a duré 36 ans. Pour Bure, nous retombons dans les mêmes travers. L'Histoire se répète donc inexorablement.

  • Il faut assumer les choix du passé, il en va de la responsabilité d'une Politique Générale.

    Aux vues de l'expérience de l'enfouissement en Allemagne et des nombreux rapports et études d'impacts effectués par des experts scientifiques impartiaux, se pose la question de la responsabilité de l'ANDRA et des élus locaux sur cette décision lourde de conséquences.

    Je me souviens avoir discuter dans le cadre de ma profession avec des responsables du secteur de l'énergie en France. Quand il s'agissait des mesures relatives à la qualité ou à l'impact environnemental, et que le prix était sur la balance, la réaction de base était systématiquement : "ce n'est pas mon problème, je serai en retraite dans 5 ans".

    Ce type de comportement irresponsable et irrespectueux des fonctions d'élus ou d'institutions publiques est tout simplement inacceptable. Et nous devons supporter avec la plus grande des forces les initiatives d'alternatives responsables à CIGEO.

    Quant à la transition énergétique et à sa capacité à répondre à nos besoins (par la réduction de la consommation et le développement massif des énergies renouvelables), je vous invite à consulter les scénarios élaborés par Négawatt :
    http://www.negawatt.org/association.html

    Et le rapport caché de l'ADEME, concernant la compétitivité sans équivoque des énergies renouvelables face à l'option nucléaire :
    http://www.mediapart.fr/journal/france/080415/energie-le-rapport-cache-sur-une-france-100-renouvelable?page_article=1

Les commentaires sont fermés.