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Cruiser : le Conseil d’Etat remet le couvert

Le Conseil d’Etat vient d’annuler l’autorisation accordée pour le Cruiser en enrobage des semences de maïs pour l’année 2010, après avoir annulé celles de 2008 et 2009. Le manque de preuves sur l’innocuité de cet insecticide vis-à-vis des abeilles est à nouveau pointé du doigt. Réaction de FNE.


L’innocuité insuffisamment établie

Fin 2009, pour la troisième année consécutive, le Ministre de l’agriculture a autorisé le Cruiser sur maïs mais-ogm.jpgpour une durée d’un an. Le même jour, il annonçait que l’innocuité du Cruiser ferait l’objet d’un réexamen complet à l’issue de cette année.
Pour le Conseil d’Etat, cette décision est illégale. Le Ministère n’avait en fait le choix qu’entre deux options : refuser l’autorisation ou l’accorder pour dix ans. En l’absence d’éléments suffisants pour établir l’innocuité du produit, notamment sur le long terme, le Ministère aurait dû choisir de refuser l’autorisation.

Un manque de suivi sur le terrain

images?q=tbn:ANd9GcT1qU0Ehf1KOLhkZzFbJYslalp0VDaYOAowqtAB00YvvSZP8HrzDepuis 2008, FNE a pointé du doigt les insuffisances de l’évaluation de l’impact du Cruiser sur les abeilles.
Pour Claudine Joly, en charge du dossier à FNE : « Dans les études fournies par le fabricant du Cruiser avant autorisation, des ruches avaient été placées devant seulement 2 ha de maïs traité au Cruiser. C’est une exposition insuffisante pour établir l’innocuité du produit pour les abeilles, qui butinent sur 3000 ha ! »

Pour FNE, le suivi post-homologation mis en place a toujours été inefficace. L’autorisation étant chaque année renouvelée avant que les résultats du suivi de l’année précédente ne soient connus.

Après avoir obtenu l’annulation des autorisations du Cruiser pour 2008 et 2009, FNE a attaqué l’autorisation accordée sur maïs pour la campagne 2011, ainsi que celle accordée pour le colza. En attendant les résultats de ces recours, elle demande au Ministère d’abroger l’autorisation de ce produit particulièrement dangereux pour les abeilles et réaffirme la priorité de réduire de moitié d’ici à 2018 l’usage des pesticides en France, par l’application du plan Ecophyto.

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