Nous sommes au mois d'août. Depuis 5 mois, le Japon vit une catastrophe nucléaire sans précédent. La contamination se poursuit, sans que de véritables moyens de prévenir la population n’aient été mis en place. L’équipe d’experts en radioprotection de Greenpeace a relevé des niveaux élevés de radioactivité dans les fruits de mer pêchés par les japonais au large des côtes du Japon. Ces relevés ainsi que les informations récentes sur les dissimulations du gouvernement japonais sur l’étendue réelle des radiations à Fukushima, montrent l’urgence d’informer, avec transparence la population et de la mettre à l’abri.
Contamination en mer : la course contre la montre
Le 9 août, lors d’une conférence de presse , Greenpeace a détaillé comment ses experts se sont rendus dans les ports de la préfecture d’Iwaki entre le 22 et le 24 juillet, prélevant des échantillons de fruits de mer avec l’aide des pêcheurs locaux. Les laboratoires français de l‘ACRO et de la CRIIRAD ont détecté des niveaux élevés de radioactivité dans un certain nombre de ces échantillons. Ce qui signifie que la contamination de la côte de Fukushima est toujours très grave.
Greenpeace a donc demandé au gouvernement japonais de rendre l’étiquetage des produits de la mer obligatoires et d’indiquer les niveaux de radiation et la zone de pêche. Les procédures de surveillance des radiations devraient également être renforcés et les règlements de commercialisation des denrées alimentaires rendus plus strictes.
Tout cela devrait être fait aussi vite que possible. Car la saison de pêche au chalut est sur le point de commencer sur les côtes de Fukushima et Ibaraki. C’est une course contre la montre qui commence : la mer est l’une des principales sources d’alimentation pour les japonais. Contrairement à la viande bovine, aucune loi n’est en vigueur pour tracer l’origine des poissons et crustacés. Ce vide légal laisse la porte des marchés nationaux ouverte aux fruits de mer contaminés !
L’assourdissant silence du gouvernement Japonais
Mais les autorités japonaises s’enferrent dans la dissimulation. Le New York Times le révélait en début de semaine : les services publics japonais pouvaient prévoir que le vent ramènerait les particules radioactives vers le Nord, juste après la catastrophe nucléaire, mais ils n’ont rien dit aux populations concernées. Le maire de Namie, à 7 km de Fukushima, dénonce un acte « criminel ». Reportage sur la colère au Japon face aux mensonges des autorités (en anglais)
Le gouvernement japonais semble faire de la désinformation. Une note a même été adressée aux principaux médias (télé, radio, presse écrite) par le Ministère des affaires internes et de la Communication Japonais, leur demandant de modérer articles et commentaires traitant du tremblement de terre, du tsunami et de la catastrophe nucléaire allant à l’encontre des communiqués officiels afin de « ne pas propager de rumeurs« .
Cette gestion de la crise ne peut plus continuer : le gouvernement doit assumer son rôle et assurer la sécurité de ses citoyens. Les japonais n’ont plus confiance, la transparence est indispensable !