Ce jour plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre les algues vertes.
Ce phénomène prend une ampleur considérable cette année. La prolifération est liée aux pratiques intensives des éleveurs de la région, en particulier des éleveurs de porcs.
Voici le compte rendu du Télégramme de Brest :
Venus des alentours, par conviction ou par curiosité, 2 à 3.000 personnes convergent vers la plage de Grandville à Hillion où ils doivent former une immense farandole. Une plage désormais libérée de son carcan d'algues vertes depuis qu'une poignée de manifestants l'ont récurée.
La manifestation a débuté comme prévu vers 15 heures, dans un champ bordant le littoral. Plusieurs discours ont ponctué ce premier regroupement, dont celui d'André Ollivro, porte-parole du collectif Urgence marées vertes.
Après la mort d'un cheval cet été, puis le décès suspect d'un salarié qui transportait des algues vertes, la toxicité des algues vertes est plus largement admise. Le débat, suscité et nourri par les écologistes, porte aujourd'hui sur le moyen de lutter contre la prolifération des algues.
Un débat qui porte aussi sur les rejets de l'agriculture intensive et des porcheries industrielles, cible provilégiée des écologistes.
Ce phénomène est devenu très inquiétant dans de nombreux endroits. Même à Vouziers, le canal est touché.
Les péniches ne viennent plus jusque Vouziers ce qui aggrave le phénomène. VNF n'assure plus l'entretien de cette branche du canal, qui devient inaccessible . Les touristes qui s'y risqueraient auraient très vite leur hélice hors service.
Voici une photo prise ce jour entre Vrizy et Terron . Vert c'est vert, il n'y a plus d'espoir...?
Commentaires
L'eutrophisation préoccupante de l'Aisne
L'eau de l'Aisne est verte, elle aussi.Elle est victime d'un phénomène dénommé "eutrophisation".Ce mot "savant" désigne en réalité une pollution due à la présence dans l'eau d'un excès de nitrates et de phosphates qui provoque la prolifération d'algues vertes.Les affluents de l'Aisne dont les rives sont constituées de forêts et/ou de prairies restent clairs. Le contraste est saisissant quand on se place à leurs confluences. Ce sont donc bien les pratiques agricoles qui sont responsables de ces apports de nitrates et de phosphates sans oublier les pesticides. Les drainages intensifs encouragés dans les années 60-70, la mise en culture de maïs à la place des prés de fauche ou des prairies sur les rives même de l'Aisne( un exemple visible à la Providence à Vouziers) sont des facteurs aggravants. L'eutrophisation de l'Aisne annonce une pollution moins visible mais plus grave encore, celle des nappes phréatiques qui alimentent en eau potable bon nombre de communes de la vallée.La protection de l'environnement des bassins versants de l'Aisne et de ses affluents est donc vitale.Ne l'ignorons pas!