La catastrophe de Fukushima est de manière évidente la conséquence d'un tremblement de terre et du tsunami qui a suivi.
Un rapport d'experts japonais mandatés par le gouvernement a été publié le 26 décembre dans une version intermédiaire. Ce rapport met en lumière les erreurs humaines qui ont fait de cette phénomène naturel une catastrophe écologique.
Soulignons d'abord que la première erreur est d'avoir construit une centrale nucléaire, surtout dans un environnement humain si dense.
Le rapport souligne que l'entreprise Tokyo Electric Power (Tepco) avait sous-estimé le risque et
l'ampleur d'un tsunami,alors que la possibilité d'une vague de plus de dix mètres était connue. Mais ce risque a été considéré comme faible (et le coût des mesures a du être considéré comme trop élevé).
Le rapport insiste aussi sur le manque de préparation des équipes, qui n'ont pas pris les bonnes décisions à plusieurs moments critiques. En particulier le refroidissement d'urgence a pu être pris comme fonctionnel, alors qu'il existait des signaux contraires. Ainsi, un temps précieux de réaction a été perdu.
Les autorités japonaises ont également commis des erreurs. Les évacuations ont été trop tardives, et certaines se sont faites vers des zones encore plus contaminées !
La version définitive sera disponible dans l'été 2012, mais il est déjà possible d'affirmer que la gestion humaine de cet événement a été mauvaise sur de nombreux points. Cela n'est pas surprenant pour une catastrophe totalement imprévue et survenant sur une telle échelle.
Cela devrait nous interroger sur les conséquences d'un accident qui surviendrait en France. Cela est fort peu probable, heureusement, mais ce qui est arrivé au Japon était aussi fort peu probable. Les autorités françaises et la population potentiellement concernée sont-elles bien préparées ?
Il suffit de demander aux maires et aux habitants des communes situées dans un rayon de 150 Km aautour de Chooz quelles consignes ils appliqueraient en cas d'alerte radioactive. On est en droit de penser que les uns et les autres seraient bien embarrassés pour répondre à froid, et encore plus paniqués pour répondre en situation réelle.




dans les ports de la préfecture d’Iwaki entre le 22 et le 24 juillet, prélevant des échantillons de fruits de mer avec l’aide des pêcheurs locaux. Les laboratoires français de l
Derrière ces annonces techniques, il ne faut pas manquer de voir l’intense bras de fer qui se mène depuis le 11 mars et les débuts de la crise à Fukushima entre les autorités politiques et en particulier le premier ministre Kan, et l’opérateur Tepco. En France, l’analyse la plus éclairante de cette lutte au sommet a été faite dans un livre sorti récemment : « Fukushima. L’Apocalypse et après ? » (Pascal Galodé Editeurs) de Christophe Sabouret, qui fut directeur du bureau de Tokyo de l’Ecole française d’Extrême Orient. Outre l’hostilité d’un certain monde politico-médiatique (3), Christophe Sabouret rappelle ainsi celle d’un « second camp » (citation extraite de la page 73) : c’est celui de « l’empire TEPCO véritable manne pour les élus politiques locaux dans un système politique très coûteux, les hauts fonctionnaires qui veulent « pantoufler », les régions qui reçoivent des aides substantielles pour se moderniser, les medias comme la télévision qui reçoivent des budgets publicitaires importants. Tout le monde y trouve son compte jusqu’au jour où… »