La Confédération paysanne a pris connaissance des propositions de la Convention citoyenne pour le climat ayant trait à l'alimentation et à l'agriculture. Nous constatons avec satisfaction qu'un panel de citoyennes et de citoyens tirés au sort, en quelques mois de réflexion, sont arrivés à des propositions qui en large partie recoupent celles que la Confédération paysanne porte depuis des années.
Imposer la transparence dans les négociations commerciales pour les rendre plus justes pour les agriculteurs.trices ; faire de la PAC* le levier de la transformation agroécologique en réorientant fortement les aides vers l'actif agricole et en renforçant leur conditionnalité ; accompagner les paysan.ne.s dans la transition, en mobilisant notamment la formation initiale et continue ; répondre à la précarité alimentaire en dynamisant les circuits courts, lutter contre l'artificialisation des sols ; remettre en cause le CETA… Ce sont autant de mesures qui témoignent d'une demande claire et ferme de la société dans son ensemble pour un changement profond du système agricole et alimentaire, crucial pour la vie des territoires, la santé des populations et les prochaines générations.
Cependant, les propositions de la Convention citoyenne pour le climat ne vont pas assez loin dans la définition des moyens à adopter pour mieux protéger et rémunérer paysannes et paysans face à la logique néolibérale dominante. S'extraire de la concurrence intra et extra européenne par une régulation des marchés, une maitrise des volumes et la fin du dumping social et environnemental restent des fondamentaux à un revenu paysan, première marche indispensable à une transition agroécologique réussie et active.
Malgré tout, ces propositions, légitimées par le mandat de départ confié par le Président de la République, mettent une fois de plus les décideurs face à leurs responsabilités. Ce serait intolérable qu'elles soient négligées ou déformées. Les politiques au pouvoir doivent au contraire s'en emparer et enfin reconnaître que l'urgence climatique et l'urgence sociale ne font qu'un. Faute de quoi, ce gouvernement et ce président perdront le peu de crédibilité qu'il leur reste aux yeux des nombreux citoyens en attente d'actes forts au sortir d'une crise qui nous rappelle un peu plus à l'urgence d'agir.