À deux jours de l’ouverture du sommet du G7, et au vu des conditions de participation de la société civile proposées actuellement, le Réseau Action Climat renonce à se rendre au sommet à Biarritz. En effet, l’Elysée a décidé de limiter le nombre d’accréditations des ONG à un niveau historiquement bas et de les garder à l’écart du sommet. Cette décision crée un précédent dangereux que nous refusons d’accepter. La crise climatique et la mobilisation citoyenne devraient conduire les membres du G7 à accélérer leurs actions climatiques et à être à l’écoute de la société civile, non à entraver son travail.
Malgré nos demandes répétées et les communications de l’Élysée autour d’un “G7 inclusif”, les conditions pour une consultation et une association effective de la société civile ne sont aujourd’hui pas réunies. Le gouvernement ne daigne accorder qu’un quota de 25 accréditations pour les ONG, contre près d’une centaine les années précédentes. Surtout, les ONG n’auront accès ni au sommet, ni à la presse via le média center comme c’est la pratique depuis plus de 10 ans.
Pendant un an, le Réseau Action Climat s’est impliqué dans la préparation du G7, en lien avec ses partenaires internationaux. Il a développé des recommandations et participé à la réunion ministérielle sur l’environnement, afin que le climat soit en haut de l’agenda politique au G7. Mais aujourd’hui, force est de constater que sa participation au sommet est compromise. Le Réseau Action Climat dénonce une décision de la Présidence du G7 qui affaiblit et entrave le travail pouvant être mené par la société civile sur place et met en danger son inclusion lors des prochains G7, dont celui aux États-Unis en 2020. Dans ce contexte, le représentant du Réseau Action Climat convié à un déjeuner avec le Président de la République ce vendredi 23, a décliné l’invitation.
Pourtant, les membres du G7 réunis à Biarritz (l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume Uni, ainsi que l’Union européenne) comptent parmi les plus responsables, historiquement, de la crise climatique. La voix de la société civile est essentielle pour rappeler leur devoir d’agir pour limiter le réchauffement global à 1,5°C, alors même que leurs engagements et leurs politiques climatiques sont largement insuffisants pour respecter l’Accord de Paris.
Le G7 doit être l’occasion pour ses pays membres, y compris la France, de s’accorder sur le renforcement des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, d’adopter un objectif de neutralité carbone avant 2050 et de doubler les promesses financières au Fonds Vert pour le climat. Pas d’annoncer des coalitions souvent sans lendemain. La France, en tant Présidente du G7, a une responsabilité particulière pour porter ces engagements et faire preuve de cohérence à l’échelle nationale. Ne pas répondre à l’urgence climatique serait un affront supplémentaire à la société civile et aux millions de citoyens mobilisés sur la question climatique.