Le gouvernement kényan prévoit de fermer le camp de réfugiés de Dadaab d’ici à la fin du mois d’août.Une fermeture qui pourrait entraîner une catastrophe humanitaire.
Le gouvernement kényan avait déjà fait état de son intention de fermer le camp de réfugiés de Dadaab dans le but, selon lui, de prévenir les attaques terroristes dans le pays.
Une catastrophe humanitaire annoncée
Le gouvernement au Kenya va au-devant d’une catastrophe humanitaire et de critiques sur la scène internationale s’il essaie de renvoyer de force des centaines de milliers de réfugié s en Somalie sans véritable consultation, planification, ni égard pour leur sécurité. Craignant pour leur vie, ces hommes, ces femmes et ces enfants ont fui un conflit armé qui se poursuit, et ont été victimes d’autres formes de violations des droits fondamentaux.
En 2016, nous avions effectué des recherches à Dadaab, après l’annonce par le gouvernement kényan de son intention de fermer le camp. Forcer des réfugiés à retourner en Somalie constitue une violation du principe de « non-refoulement.
Toute décision de fermer arbitrairement le camp porterait par ailleurs atteinte à l’arrêt rendu par la Haute Cour du Kenya en février 2017, déterminant que l’annonce de la fermeture de Dadaab en 2016 était anticonstitutionnelle et illégale aux termes du droit kényan comme du droit international.
Le gouvernement kényan trouvera-t-il enfin des solutions véritablement durables pour les réfugiés somaliens, comme par exemple leur intégration au sein de la société kényane et leur réinstallation dans des pays tiers ? La communauté internationale doit épauler le gouvernement kényan dans ce domaine, en lui proposant un soutien financier et technique, et en offrant des places de réinstallation aux réfugiés les plus vulnérables.
Publié le 27.03.2019 par Amnesty International