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Notre-Dame-des-Landes : un 10 février festif et constructif …

 

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Texte lu lors des prises de parole le 10 février 2018 :

Nous avons d’abord une pensée pour Rémy Fraisse, jeune botaniste victime de violences policières non seulement impunies mais même pas reconnues.

Nous marquons aujourd’hui l’issue victorieuse d’une grande bataille. Mais nous devons dire aussitôt que cette bataille aurait dû être gagnée il y a bien longtemps si les lourds enjeux écologiques actuels étaient réellement pris en compte : la disparition des zones humides, l’artificialisation des sols et des habitats naturels, la chute accélérée et irréversible de la biodiversité, et bien sûr le dérèglement climatique. Nous n’aurions pas dû avoir à nous battre.

Nous avons aujourd’hui le fruit de ce que nous avons entrepris : prospecter, inventorier toutes les espèces sauvages, échanger des savoirs ; avoir des arguments dans diverses instances officielles (contentieux, collège des experts, médiation) ; faire aimer la nature et la Zad. Nous avons découvert à cette occasion une zone « naturelle et agricole » d’une richesse biologique exceptionnelle, en fait un morceau de campagne autrefois ordinaire, préservé du remembrement et de l’agriculture industrielle. Partout des mares, des haies, des bois et des prairies naturelles, des landes, des espèces menacées. Autant de choses qui presque partout ailleurs ont été irrémédiablement détruites.

Ce jour n’est pas la fin de notre histoire, mais le jour où nos projets bien enracinés déjà vont s’épanouir et fleurir : accompagner les personnes qui vivent, cultivent et élèvent ici en bonne entente avec la nature, organiser des chantiers de restauration, continuer des inventaires…
Il y a encore de nombreuses victoires à arracher :
Ici même, pour une protection réelle de la nature, c’est la gestion collective des terres, à travers des formes d’agriculture paysanne, à échelle humaine et diversifiées. C’est aussi pérenniser la présence des personnes qui sont venues ici de tous les horizons pour défendre ce bocage.
Et partout ailleurs, gagner l’abandon du simulacre de l’écologie par la compensation, l’arrêt à la marchandisation du vivant et de la nature, la condamnation d’une « économie » essentiellement destructrice qui se dissimule par un habile « green washing », une lutte réelle contre le dérèglement climatique, la sortie du risque constant de la contamination nucléaire généralisée, la défense d’une organisation et d’un mode de fonctionnement économes des ressources, qui donnent du sens à la vie et au vivre ensemble…
Donc sans hésitation, riches de nos diversités et de la biodiversité, continuons à lutter ensemble !

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Commentaires

  • Voici un très beau texte . Je le relis. Je suis sensible à ses belles expressions par ex.: "Gestion collective des terres", "Agriculture paysanne", "A l'échelle humaine".

    Il serait prudent, peut-être, de s'inspirer de ce qui existe. Je pense aux GAEC, structures coopératives qui rassemblent les idées ci-dessus. Attention aux structures de plus grandes tailles. Les exemples, en Russie du temps des soviets, n'étaient pas réussis.

    Mais je veux croire en la capacité d'innovation des "zadistes". L'histoire prouve que parmi les audacieux qui ont bien penser leurs projets, certains voient des réalisations innovantes bien fonctionner.

    Je leur souhaite de bons résultats dans le sens économique, social et écologique.

    Daniel

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