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Les faillites de l'industrie nucléaire

Extraits de l'article de l'Observatoire du nucléaire

La polémique fait actuellement rage à propos des 4,5 milliards d’économies exigées par M. Macron pour satisfaire la Commission européenne en contenant le déficit de la France à 3% du PIB. Mais il n’est presque personne pour pointer une des causes principales des difficultés budgétaires de la France : l’industrie nucléaire, avec en particulier la faillite consommée d’Areva et celle programmée d’EDF.

Ainsi, le 8 mars 2017, l’Etat a versé 3 milliards pour recapitaliser EDF. Et, entre le 12 et le 31 juillet 2017, l’Etat injecte pas moins de 5 milliards dans les différentes structures issues de la faillite d’Areva. En particulier, dès le 12 juillet, 2 milliards ont déjà été versés par l’Etat à Areva SA, qui n’est désormais plus qu’une structure de défaisance sur le modèle du fameux "Consortium de réalisation" créé pour faire payer par les citoyens la faillite du Crédit Lyonnais.

De toute évidence, ce puits sans fond va continuer à coûter très cher puisque, le 20 juillet, l’opérateur Finlandais TVO a annoncé que la Chambre de commerce internationale (CCI) avait rendu un nouvel arbitrage partiel en sa faveur et au détriment d’Areva concernant le chantier désastreux de l’EPR finlandais. Il est désormais quasiment certain, comme annoncé de longue date par l’Observatoire du nucléaire, que cet arbitrage va se terminer un nouveau fiasco général pour Areva… et donc pour les finances publiques françaises : TVO réclame (à juste titre) près de 3 milliards de dédommagements…


On peut ajouter à ce triste tableau la curieuse opération mise sur pied en décembre 2014 par un ministre de l’économie nommé Emmanuel Macron qui, sans la moindre justification, a fait racheter par l’Etat plus de 27 millions d’actions d’Areva (détenues par le Commissariat à l’énergie atomique) à un prix supérieur à la cotation officielle : 12,2 € au lieu de 9,04 € . Depuis, comme on pouvait le prévoir, l’action d’Areva a continué à s’effondrer (elle ne vaut plus que 4,4 €), achevant de faire un nouveau fiasco de cette étrange opération macronienne.
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On notera aussi la grande "pudeur" du premier ministre Edouard Philippe lorsqu’il s’est ému des 8 milliards manquant dans les caisses de l’Etat, oubliant que plus du quart de cette somme venait des errements d’Areva en particulier à l’époque où il était lui-même un cadre influent de cette entreprise à la dérive !

(...)


Il est toujours possible de se consoler en rappelant qu’Areva et EDF ne sont pas seuls dans cette galère : Westinghouse, l’entreprise historique du nucléaire aux USA et dans le monde, a elle aussi fait faillite, entrainant dans les bas fonds son actionnaire majoritaire, le japonais Toshiba .
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L’industrie nucléaire est entrée dans la dernière phase de son existence, mais son agonie va hélas durer encore des années, sur fond de catastrophes nucléaires en cours (Tchernobyl, Fukushima) et probablement à venir, de déchets radioactifs abandonnés, de centrales à démanteler "offertes" à nos descendants, et de factures insensées qui vont faire passer pour une aimable plaisanterie (et une cynique diversion) les polémiques actuelles sur le budget de l’armée française…

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Commentaires

  • D'où vient cette malédiction qui semble une caractéristique bien française de réaliser des opérations financières industrielles vouées à l'échec ? Rappelons-nous Le France, le Concorde. Mais eux sont de petits revers par rapport au nucléaire.

    Manque-t-il à nos ingénieurs des compétences techniques, à nos économistes des compétences de gestion et à l'ensemble des ces savants, des capacités de travailler ensemble ?

    Daniel

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