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Méthanisation : définition, atouts et enjeux

Un dossier de France Nature Environnement.

Biogaz, biométhane, digestat… la méthanisation et son vocabulaire aux allures savantes ont le vent en poupe. Seulement, que désignent ces termes? Quels sont les grands enjeux et précautions à prendre à propos de ce procédé qui utilise de la matière organique pour produire de l’énergie ?

Décryptage de France Nature Environnement sur un sujet à la croisée de plusieurs enjeux environnementaux : énergie, agriculture, prévention des déchets, maîtrise des risques et des nuisances.


Méthanisation : de quoi s'agit-il ?

La méthanisation, c'est l'utilisation d'un processus biologique naturel qui transforme la matière organique pour produire à la fois de l’énergie renouvelable et un résidu pouvant servir de fertilisant des sols et des cultures.

Pour les obtenir, il faut donc dans un premier temps de la matière organique. Parmi les plus courants se trouvent des matières agricoles telles que le fumier ou le lisier, des biodéchets des ménages et déchets des collectivités, des entreprises ou encore des boues de station d'épuration.

Cette matière organique est chauffée et brassée pendant 1 à 2 mois dans un méthaniseur. Cette fermentation dépose en fond de cuve un résidu, le digestat, et émet du biogaz, identique en termes de composition au gaz d’origine fossile.

Le digestat peut servir d'engrais sur les exploitations agricoles. Le biogaz quant à lui, peut produire de la chaleur, de l'électricité ou être purifié en biométhane pour être utilisé dans le réseau de gaz ou comme carburant pour les transports.

Et cette valorisation des matières organiques s'avère particulièrement intéressante si elle respecte certaines conditions.


Les 5 atouts majeurs de la méthanisation

France Nature Environnement encourage, sous conditions, le développement de la méthanisation car :

1 - Elle produit localement de l’énergie renouvelable : un atout majeur pour sortir des énergies fossiles, effectuer la nécessaire transition énergétique de nos sociétés et entraîner un développement soutenable des territoires tout en créant des emplois locaux non délocalisables.

2 – L'utilisation du biométhane dans le secteur des transports s'avère particulièrement intéressante car c'est l'une des rares énergies permettant de ne plus être dépendant de ressources fossiles. De plus, elle permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de particules fines du secteur.

3 – La méthanisation permet de valoriser des biodéchets et matières organiques sans piller les ressources naturelles : un atout considérable sur une planète non extensible.

4 – Comparée aux techniques actuelles, la méthanisation émet moins de gaz à effet de serre en terme de gestion des déchets mais aussi d’effluents d’élevage.

5 – La méthanisation produit une alternative intéressante aux engrais chimiques : la phase liquide du digestat nourrit les plantes, sa phase solide enrichit le sol en matière organique.

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Les 4 conditions pour une méthanisation vraiment intéressante

Notre fédération milite donc pour le développement de la méthanisation mais se montre vigilante face aux risques et aux potentielles dérives. Quatre grandes conditions sont de mises pour un développement raisonné de la méthanisation :

1 – La méthanisation ne doit pas détourner les cultures d’une production alimentaire vers la production énergétique, ni faire de la méthanisation une caution verte pour l’agriculture industrielle. En effet, utiliser les champs pour nourrir non plus les estomacs mais le méthaniseur revient à reproduire les effets délétères des agro-carburants de 1ère et 2ème génération : hausse des prix de l'alimentaire et destruction de zones naturelles par effet domino.

2 – La méthanisation ne doit pas ralentir les démarches de prévention des déchets organiques. La priorité doit être mise sur la réduction des déchets, et ainsi sur la réduction de l’utilisation des ressources qui leur sont associés : surfaces de terre, eau ou encore énergie.
 
3 – Les risques associés à l’installation doivent être maîtrisés et réduits au maximum, des contrôles fréquents doivent être effectués et l’accent doit être mis sur la formation des exploitants et des prestataires. Enfin, le projet doit se faire en concertation et en toute transparence avec les populations locales et les associations de protection de l’environnement.

4 – Il est nécessaire de prendre des précautions avec le digestat. Ce fertilisant ne répond pas aux problèmes de pollution aux nitrates et à l’usage excessif d’engrais de l’agriculture. De plus, il possède les mêmes qualités et défauts que les matières organiques incorporées dans le méthaniseur. L'utilisation de boues de stations d'épuration ou de déchets issus de tri mécano-biologique (TMB), généralement pollués, sont ainsi à proscrire. Un contrôle qualité du digestat doit être assuré avant tout épandage. Et même de bonne qualité, ce fertilisant ne comporte pas la richesse microbienne du fumier et du lisier : c'est pourquoi, France Nature Environnement plaide pour une alternance d'épandages entre ce digestat et de la matière non méthanisées pour des sols à la vie microbienne plus riche.

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