Communiqué de Greenpeace
Nous avons fait campagne pendant dix ans, et le résultat est enfin là. Le 9 mai dernier, les principaux négociants de soja, un groupe d’ONG dont Greenpeace et le gouvernement brésilien ont prolongé un accord qui met un terme à la déforestation à grande échelle au profit des plantations de soja dans l’Amazonie brésilienne. C’est une belle victoire !
C’est ainsi que le moratoire sur le soja – par définition, une mesure temporaire – reste en vigueur jusqu’au moment où il ne sera plus nécessaire. Ces dernières années, le moratoire a permis que le soja ne soit plus un facteur majeur de déforestation en Amazonie brésilienne mais pour pérenniser ce succès, il était urgent de trouver une solution à long terme.
Actions mondiales
Depuis 2006, le moratoire a été régulièrement prolongé sous la pression de certaines entreprises qui ont reconnu l’utilité d’un arrêt rapide de la déforestation grâce à nos actions mondiales de sensibilisation. Finies enfin les renégociations annuelles pour s’assurer que les commerçants n’achètent plus de soja provenant de terres déboisées après 2008, de plantations où l’esclavage était encore une réalité et d’entreprises menaçant les droits fonciers des peuples autochtones.
Le soja est principalement utilisé comme aliment pour animaux. La pression du marché a donc été extrêmement importante pour faire accepter le moratoire par le secteur constitué d’un groupe de sociétés qui contrôlent ensemble plus de 92 % du marché. En 2006, nous avions également mené une action contre la déforestation de l’Amazonie à des fins d’alimentation du bétail, jusque chez Cargill à Gand, un des plus grands négociants de soja au monde. Aujourd’hui, Cargill est une des forces motrices de l’accord sur le soja.
Cela ne nous dispense pas de repenser d’urgence notre consommation de consommation de produits animaux (produits laitiers, viande, œufs) qui est à l’origine de l’énorme demande mondiale en aliments pour animaux.
D’autres menaces pèsent sur l’Amazonie
Toutefois, d’autres menaces pèsent encore sur la forêt amazonienne. Un accord similaire a été conclu pour l’élevage , mais l’exploitation forestière illégale reste un problème. La plus grande menace, qui frappe également de plein fouet les peuples autochtones comme les Munduruku, vient des projets de barrages géants tels que le barrage du Rio Tapajós. La récente suspension du permis pour le barrage donne une bouffée d’air, mais la bataille n’est pas encore gagnée. Aidez-nous à protéger le pays des Munduruku contre ce barrage et joignez votre voix à la nôtre !