L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de classer 5 nouveaux pesticides comme cancérigènes potentiels. Parmi eux on trouve le glyphosate, la substance active du Roundup®, l’herbicide le plus utilisé dans le monde. France Nature Environnement (FNE) alerte depuis longtemps sur les dangers de cet herbicide pour la santé et l’environnement. Elle demande aux pouvoirs publics d’agir au plus vite pour interdire cette molécule et pour réduire de moitié l’usage des pesticides.
Prendre en compte ce que dit la science
Le glyphosate vient d’être classé par l’OMS comme cancérigène « probable ». Certaines études le classent comme un perturbateur endocrinien depuis 2012. Même à faible dose, les impacts sanitaires de ces substances (troubles de la fertilité, malformations, cancers hormono-dépendants…) sont de mieux en mieux connus. La santé a un coût et chaque année, les perturbateurs endocriniens représentent une dépense de 82 milliards d’euros pour la France. FNE demande que la procédure d’autorisation des pesticides prenne en compte les avancées de la science et que la France continue ses efforts pour que l’Union européenne se dote rapidement d’une définition légale des perturbateurs endocriniens.
Pour un retrait immédiat !
En tout état de cause, le principe de précaution appelle à éviter que les agriculteurs et tous les autres usagers soient exposés à un produit toxique à la fois pour la santé et pour l’environnement. En 2011, une étude basée sur des prélèvements en milieu aquatique avait retrouvé le glyphosate dans plus de 60% des cours d’eau français. FNE se prononce pour l'interdiction immédiate de la vente et l'usage de cet herbicide en zones non agricoles (forêts, jardins, parcs, voirie, etc.). En zones agricoles, la France doit agir immédiatement pour revoir la classification du glyphosate dans la réglementation européenne.
Pour Jean-Claude Bévillard, Vice-Président de FNE en charge du dossier Agriculture :« Une classification par l'OMS n’implique pas automatiquement une classification par la réglementation européenne.Or c'est à ce niveau que se décide l'autorisation des molécules. Une classification CMR 1b (cancérogène probable) au niveau européen permettrait le retrait des produits contenant du glyphosate. »
Pour Benoît Hartmann, porte-parole de FNE : « La santé des utilisateurs de pesticides passe par leur bonne information mais également par une action déterminée envers les fabricants de tels produits. Il n’est pas acceptable qu’un produit probablement cancérigène et suspecté d’être un perturbateur endocrinien soit disponible dans le commerce ! En agriculture, les alternatives aux herbicides(rotation des cultures, couverture ou travail du sol, etc.) sont bien connues et constituent la base de l’agro-écologie. Elles doivent être promues auprès de tous les agriculteurs pour atteindre les objectifs du plan Ecophyto qui doit permettre de réduire de moitié l’usage des pesticides. »