En difficulté financière depuis plusieurs années, le journal Libération voit sa diffusion continuer de chuter. Les actionnaires actuels semblent réticents à investir d'avantage pour sauver le titre.
Un projet a été présenté, qui ferait de Libération « un réseau social, créateur de contenus monétisables sur une large palette de supports multimédias (print, vidéo, tv, digital, forums, évènements, radio, etc.) ».
D'après "Le Monde" , les actionnaires estiment que le déménagement du journal est « inéluctable » mais réfléchissent, avec le designer Philippe Starck, à transformer les 4 500 m2 du siège du journal, situé rue Béranger, à Paris, en « un espace culturel et de conférence comportant un plateau télé, un studio radio, une news room digitale, un restaurant, un bar, un incubateur de start-up ». Ce « lieu d'échange ouvert et accessible à tous, journalistes, artistes, écrivains, philosophes, politiques, designers » serait « entièrement dédié à Libération et à son univers » dans l'esprit d'un « Flore du XXIe siècle, carrefour de toutes les tendances politiques, économiques, ou culturelles » en misant sur « la puissance de la marque Libération ».
On peut remarquer que la rédaction du journal n'a plus sa place dans ce projet, ce qui inquiète fortement les journalistes du quotidien qui ont observé une journée de gréve hier. Liberation a connu beaucoup de crises et de nombreuses évolution de sa formule, mais cette dernière proposition pourrait bien signifier sa fin définitive.
La une du journal daté de samedi
Commentaires
La fin du papier?
Un journal c'était aussi le nom que l'on donnait par habitude aux feuilles de papier qui lui servaient de support.Et c'est justement cette matière qui est concurrencée par les supports virtuels, par les divers écrans. Médiapart l'a compris en devenant le premier journal exclusivement en ligne. Les journaux"papier" ne vivent que grâce aux subventions publiques et aux apports de moins en moins désintéressés des actionnaires.Les journaux "gratuits", d'une pauvreté rédactionnelle affligeante, sont, de plus, gorgés de publicité. Si les actionnaires se retirent, le journal sombre. Les journalistes affirment légitimement leur attachement à leur métier et à ses expressions les plus évidentes.Mais est-ce viable si le lectorat ne suit pas? C'est , une fois encore, une question de logique de consommation , même s'il s'agit d'information. Sans un véritable marché, tout produit est appelé à disparaître!