Le Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) réuni hier par le Préfet des Ardennes a été unanime.
Le Préfet lui-même avait déclaré ne pas être favorable au projet d'incinéateur de papiers prévu par un industriel à Givet.
Sous couvert d'écologie, l'implantation de cette industrie à Givet souffrait des graves lacunes. On peut entre autres en retenir deux.
-La nature des approvisionnements (en refus de tri) ne garantissait pas la nature de déchet ultime dont le seul devenir possible aurait été l'incinération. Un tri complémentaire aurait permis de séparer les composants et de les recycler au mieux.
-L'incinération aurait dégagé de nombreux gaz polluants et les conséquences sur la santé des populations étaient mal évaluées.
Il ne fait pas de doute que, suite à cet avis, le Préfet va prendre une décision défavorable au projet.
C'est une victoire pour tous ceux qui se sont battu pour l'abandon de l'incinérateur.
Sur le plan national la FNE vient de prendre position sur ce sujet de l'incinération du papier recyclé. Voici des extraits de son communiqué dont la portée va au-delà du cas ardennais.
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Un euro dans le tri pour en éviter cent dans l’incinération
Le ministère de l’Ecologie a annoncé sa volonté d’augmenter le recyclage du papier. Pour cela, il fixe un objectif de recyclage de 60% et augmente le soutien au recyclage de 65 à 80 € par tonne de papiers recyclés. Cela va dans le bon sens. Mais pour FNE, le message en direction des citoyens serait plus lisible et cohérent si l’argent prévu pour le recyclage ne continuait pas à soutenir l’incinération ou la méthanisation. En effet, le ministère annonce que « dix millions d’euros seront reversés à l’accompagnement au changement pour les collectivités devant progresser vers davantage de recyclage ou qui sont équipées d’installations d’incinération à faible rendement ».
Ces millions seraient mieux investis dans le soutien aux collectivités pour développer des collectes séparées des papiers d’une part et des emballages d’autre part. Il s’agit d’un modèle de collecte qui favorise des taux de recyclage plus élevés [1] et cela à des coûts moindres. Afin de limiter les coûts pour le citoyen, la priorité c’est d’optimiser les dispositifs de collecte, pas d’alimenter les incinérateurs.
Bruno Genty, président de FNE, rappelle la hiérarchie de prise en charge des déchets : « la priorité doit être donnée à la prévention, éviter d’émettre des déchets, puis au recyclage. L’apposition d’un Stop Pub et l’adoption d’éco-gestes au bureau peut permettre d’éviter près de 100 kg par personne et par an de déchets en papier. Les soutiens financiers apportés doivent traduire la hiérarchie des déchets : une tonne évitée doit être plus avantageuse qu’une tonne recyclée, qui coûtera elle-même moins cher qu’une tonne incinérée »