Suite à la publication d’un article concernant le parc à loups sur ce blog, Anne Frézard a publié un commentaire en réponse.
Celui-ci se terminait par cette phrase : « En ce qui concerne le bien-être des animaux en captivité, je pense bien connaître le sujet, je vous invite donc à venir en discuter de vive voix. »
Nous nous sommes donc rendu au Parc Argonne Découverte pour y rencontrer sa responsable et entendre son argumentation.
Rappelons que le principal reproche fait par André Théret portait sur l’association entre écologie et animaux captifs « Ce qui est par contre inadmissible, c'est de tenter de faire passer cette opération commerciale pour une action écologique » écrivait-il. Sur ce point, Anne Frézard est plutôt d’accord, elle ne revendique pas le label « écologie » pour le parc à loups. Cette étiquetage a été l’œuvre de quelques organes de presse, sous leur propre responsabilité.
Pour Anne Frézard, plusieurs conditions doivent être réunies pour valider une présentation d'animaux en captivité.
Elle estime qu’un critère pédagogique est indispensable. Il s’agit de présenter des animaux ayant vécu localement, même si l’homme a provoqué leur disparition dans le territoire.
Il lui paraît indispensable que l’animal soit disponible dans d’autres parcs, où il serait né en captivité. La capture d’un animal sauvage est exclue, et en plus elle est illégale.
Elle demande que l’animal puisse bénéficier de conditions locales qui lui permettent de s’adapter dans de bonnes conditions.
Ce critère est primordial pour la responsable du parc. Les choix de l’emplacement, de sa superficie, de sa configuration ont été mûrement réfléchis avant d’être validés. Les loups doivent avoir une distance de sécurité avec les visiteurs, avoir une position dominante sur une crête, trouver des refuges à l’abri des regards si nécessaire.
Pour le bien-être des animaux, les soigneurs leur laissent chaque fois que cela est possible un choix. C’est le cas pour l’eau, qu’ils peuvent trouver dans un abreuvoir ou dans une mare alimentée à l’eau de pluie (ce qu’ils préfèrent) de la nourriture qui est variée et bien sûr de leur zone de vie au sein de l’enclos.
Anne Frézard observe dans le comportement des loups des signes d’une bonne adaptation à leur situation : organisation sociale, alimentation et aussi cette récente naissance multiple. Les parents et le reste de la meute s’occupent des louveteaux qui sont maintenant sevrés. Les loups gardent leur instinct de chasseurs et attaquent les oiseaux qui voudraient profiter de leurs réserves de nourriture.
Pour l’avenir, des nouvelles arrivées de loups semblent exclues. Une stérilisation des mâles est envisagée, pour ne pas agrandir la meute au-delà du raisonnable.
Par contre, d’autres animaux pourraient être accueillis au sein du parc sur des critères équivalents (non prélevés dans la nature, pouvant trouver des conditions de vie satisfaisantes, ayant existé sur le territoire, ...).
Cette visite sur place donne l’image d’une équipe attentive aux conditions de vie des loups, et pour qui la recherche d’un profit n’est pas un critère essentiel.
Des questions sur le rôle écologique du parc ou de son utilité dans la préservation de l’espèce sont légitimes, mais les responsables du PAD ne revendiquent pas un tel positionnement.
Des interrogations peuvent exister quant à l'intérêt pédagogique du parc, en particulier sur le maintien d'animaux captifs dans ce but,
Si l'An Vert a été partie prenante à ce débat en ouvrant ses colonnes à différents contributeurs, nous en sommes satisfait.
A. Frézard observe les loups, à moins que ce ne soit l'inverse ...