On sait depuis longtemps que les ravages de la drogue (héroïne , cocaïne et autres) ne se limitent pas aux grandes citées.
Vouziers et sa région sont malheureusement touchés par ce fléau, et à un niveau important. Cela ne concerne pas que les plus grosses agglomérations de l'arrondissement (Attigny et Vouziers), mais atteint les plus petites communes. Les milieux touchés sont très divers, mais la sociologie du Vouzinois permet de constater que les immigrés sont parmi les moins atteints. Il faut trouver d'autres explications au développement de cette consommation, le malaise qui traverse la jeunesse du secteur n'a rien à voir avec le Maghreb ou l'Afrique subsaharienne.
Il faut se féliciter de ces arrestations, en particulier quand elle concerne des gros revendeurs et non de simples consommateurs. Mais la question se pose de l'efficacité de ces coups d'arrêt, qui sont suivis d'une reprise du trafic très rapidement. Depuis plusieurs années, des opérations ont été lancées sur le Vouzinois, et la situation ne semble pas s'améliorer.
Il faut bien écrire "ne semble pas", car il n'existe pas de chiffres fiables ( pas même d'estimation officielle) dans ce domaine. Ce qui rend toute politique de prévention difficile, d'autant que les moyens mis à disposition de cette prévention sont bien dérisoire. L'association "Préludes" qui travaille sur le terrain depuis plusieurs années a bien du mal à joindre les deux bouts. Elle travaille essentiellement avec des bénévoles, alors qu'un appui sur des professionnels serait un atout essentiel.
Cette dérive vers la consommation de drogues est favorisée par le sentiment de rejet de la société et par la vision d'un avenir sans espoir d'une vie sociale "normale". Le manque de formation, de mobilité, de travail, de contacts sociaux, sont des facteurs qui ne peuvent qu'augmenter les risques de devenir un consommateur de drogue.
Dans un pays où la norme est de compter les chômeurs par millions depuis des années, s'attaquer au problème de la drogue uniquement par la répression des trafiquants, c'est comme aider les sans-abris en se contentant d'ouvrir des hébergements d'urgence : c'est utile, mais cela ne résout pas du tout les problèmes.