Vouziers est un chef-lieu d'arrondissement, mais le restera-t-il toujours ?
A cette question un peu provocatrice, seul l'avenir répondra de manière certaine.
Il nous semble cependant intéressant d'analyser des éléments qui pourraient faire basculer une décision dans un sens ou dans un autre. Il est préférable de comprendre les choses plutôt que de les subir.
Cette note n'ambitionne pas d'étudier le sujet de fond en comble, mais simplement d'ouvrir un débat.
D'un point de vue historique, rappelons que les Ardennes ont déjà perdu un arrondissement : Rocroi a été sous-préfecture du département.
Il y a 3 siècles, la population des 4 arrondissements actuels était du même ordre de grandeur, ce n'est plus le cas aujourd'hui.
La tendance actuelle est défavorable, et si Vouziers tend vers 4000 habitants, la pente sera très difficile à remonter : d'après l'INSEE, la population vouzinoise se maintenait jusqu'alors grâce à nombre de naissances supérieur à celui des décès, ce qui compensait la fuite vers d'autres secteurs. Actuellement le solde naissances -décès est nul, mais la fuite continue. Comment inverser le phénomène ?
Outre sa population, un arrondissement se définit également par les services offerts aux administrés.
On devrait y trouver au minimum une gare de chemin de fer, un hôpital avec tous les services de base, un tribunal, un lycée, l'accès direct aux principaux services publics (emploi, impôts, assurance maladie, allocations familiales, ...).
C'est que qui rend un bourg centre indispensable à la vie quotidienne de ses habitants et de ceux des villages proches.
Faut-il rappeler que Vouziers ne peut se vanter d'avoir tous ces atouts, et que parmi ceux qui restent certains sont fragiles comme par exemple le lycée. Son effectif ne permet pas d'affirmer que son maintien est garanti au long terme.
Il reste comme atout pour Vouziers la taille de son arrondissement, qui au moins ne diminue pas. Il faut cependant noter que la Préfecture a rattaché le canton d'Attigny à la communauté de communes des Crêtes, affaiblissant le lien avec le Vouzinois.
Objectivement, si le découpage se passait aujourd'hui, pourrait-on justifier une sous-préfecture à Vouziers ?
Heureusement, celle-ci existe, mais elle n'est pas à l'abri d'une refonte générale en ce domaine. N'oublions pas ce qui s'est passé pour les tribunaux, ou ce qui est en train de se passer pour les hôpitaux.
La décision sera plus politique que technique, et c'est bien pour cela qu'il est utile de réfléchir avant que la question soit officiellement posée, et à ce moment là pratiquement tranchée.