COMMUNIQUE DES VERTS DES ARDENNES :
Les élus qui demandent pour les Ardennes une seconde centrale EPR (Réacteur à Eau Pressurisée Européen) savent-ils ce qu’ils font ?
Tout d’abord on ne peut être que sidéré par la manière. Elle s’apparente à une forme de hold up démocratique puisqu’on apprend que le département est déjà candidat avant même tout débat public local sur le sujet. Sujet qui est important et grave pour l’avenir de notre région. D’autant plus que, dans le même temps, on apprend également que l’ANDRA va prospecter des communes du sud du département pour accueillir des déchets radioactifs !
Il doit être rappelé que les enquêtes d’opinion montrent l’hostilité de la majorité des citoyens à l’EPR.
Le réacteur EPR est un réacteur à fission nucléaire d’une puissance de 1600 MW et qu’il est aussi dangereux voir même plus dangereux que les autres. Il ne présente pas d’amélioration sur le plan du risque d’accident majeur car il nécessite des systèmes de refroidissement alimentés électriquement en permanence. Une défaillance de ces systèmes peut entraîner la fusion du combustible nucléaire, c’est-à-dire l’accident nucléaire majeur.
L’EPR produit des déchets encore plus radioactifs que ceux des centrales de génération antérieure.
Les deux premiers chantiers EPR le premier en Finlande, le second plus récent en France dans la Manche sont marqués par d’incessants problèmes de contrôle qualité. Les problèmes rencontrés sur la qualité des matériaux (béton et aciers) au moment de la construction peuvent avoir des conséquences graves en cas de situation accidentelle.
Un nouveau EPR n’apporte rien du point de vue de la « sécurité » énergétique puisque les besoins en électricité de la France n’en nécessitent pas la construction. Nous produisons plus d’électricité que nous n’en consommons ; nous sommes en surcapacité au niveau de notre parc nucléaire. C’est la raison pour laquelle la France exporte tandis que les déchets radioactifs et les risques associés restent nationaux. Nous continuons par ailleurs à surconsommer de l’électricité pour tous les usages et notamment pour le chauffage électrique ruineux pour les consommateurs.
En termes de développement, c’est un gâchis puisqu’un EPR coûte plus de 3 milliards. Cette somme si elle est investit pour les économies d’énergie et les énergies renouvelables permettrait de créer 15 fois plus d’emplois et de contribuer au double de besoins énergétiques. Des études ont montré qu’avec la somme d’argent alloué à un EPR, on peut développer un programme éolien national qui produit deux fois plus d’électricité et cinq fois plus d’emplois.
Les deux réacteurs de Chooz B n’ont pas empêché le déclin démographique et industriel de notre département.
Par contre on sait où notre département doit produire des efforts s’il veut se redresser durablement : assurer le dynamisme économique par l’activité durable dans le tertiaire, mieux accueillir les jeunes et les seniors, développer des établissements scolaires de qualité, la culture et l’enseignement supérieur.
Il serait plus judicieux et il est plus impérieux pour notre région de nous porter candidat à accueillir une véritable université dans les Ardennes ou en tous cas mettre tous les moyens pour développer tous azimuts l’enseignement supérieur…