Les gaz d'échappement des moteurs diesel sont désormais classés parmi les cancérogènes certains pour les humains par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). France Nature Environnement accueille favorablement cette décision qui entérine les impacts sanitaires de ce type de motorisation. Pour FNE, cette annonce doit conduire l’Etat à repenser la politique de transports et de déplacements, en particulier en milieu urbain. Les alternatives existent et peuvent rapidement être mises en place.
Un levier pour faire respecter la loi
FNE espère que cette reconnaissance du potentiel cancérigène des moteurs diésel constituera un levier supplémentaire pour s’assurer du respect des normes par les constructeurs automobiles. Rappelons également que les seuils fixés par la directive européenne sur l’air ne doivent plus être dépassés comme c’est le cas à Paris et dans plusieurs grandes villes, les deux-tiers de l’année.
Ne plus favoriser l’expansion des véhicules diésel
Depuis 50 ans, les véhicules diesel bénéficient de mesures favorables, à commencer par la fiscalité du gazole qui a accéléré leur mise en circulation. En 2007, le gouvernement a mis en place un bonus-malus « écologique », qui se base uniquement sur les émissions de CO2 des voitures et des camions sans prendre en compte les émissions de polluants tels que les particules ou les Nox. Les voitures diesel émettent moins de CO2 que les voitures essence. Elles sont donc considérées, à tort, comme moins polluantes et leur prix baisse.
Le poids du transport de marchandises
Les transporteurs bénéficient d'un remboursement de la taxe sur les produits pétroliers. Le transport routier est donc favorisé au détriment du transport fluvial ou ferroviaire. Aujourd’hui, plus de 85% des marchandises sont acheminées par la route en France. Gros contributeurs à la pollution des moteurs diésel, les camions accentuent les effets néfastes de cette motorisation en participant largement à la congestion en milieu urbain.
Les alternatives existent…et elles tiennent la route !
Que l’on parle du développement de modes doux (vélos), des transports en communs et partagés (co-voiturage, auto partage), ou de plateformes de distribution et de l’utilisation généralisée de petits véhicules utilitaires, roulant au biogaz ou à l’électricité, pour assurer l’acheminement des marchandises en centre ville, il existe nombre de solutions permettant de réduire considérablement la contribution des moteurs diésel à la pollution de l’air en ville.
Bruno Genty, président de FNE : « 42 000 morts par an en France sont liées aux pollutions aux particules fines. Ce constat est une raison supplémentaire d’accélérer la transition énergétique en repensant notre politique de transports et de déplacements. »