Communiqué du réseau "Sortir du nucléaire" le 31 juillet 2017
Il y a 40 ans, le 31 juillet 1977, Vital Michalon, jeune professeur de physique de 31 ans, est mort alors qu’il manifestait contre le projet de surgénérateur Superphénix avec 60 000 personnes près de Creys-Malville (Isère). Il avait été tué par une grenade militaire offensive tirée par l’un des 5 000 gardes mobiles, CRS et forces de police, qui avaient utilisé 2 500 grenades de ce type. Nous tenons, encore une fois, à lui rendre hommage et à rappeler le contexte de sa disparition.
Ce jour-là, des dizaines de milliers de personnes, à l’appel des Comités Malville et de nombreux mouvements, avaient défilé sous la pluie sur des chemins étroits qui débouchaient dans le guet-apens du Devin à Faverges, rebroussant chemin par les champs, sous les tirs de lacrymogènes. Le mouvement était lessivé, en pleurs. Le coup de force du gouvernement avait eu raison, pour un long temps, du manque de préparation des organisateurs divisés sur l’objectif de la manifestation.
En 1977, le CEA prévoyait, d’ici 2000, de construire 10 surgénérateurs en France et d’en exporter 10 autres. Pourtant, Superphénix, ce prototype expérimental de centrale nucléaire à neutrons rapides à caloporteur sodium et utilisant du plutonium comme combustible, constituait une source de dangers non maîtrisé, pire que Tchernobyl ou Fukushima. Le CEA se contentait de parler pudiquement d’« excursion nucléaire ».