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strauss-kahn

  • Justice est faite

    Il y a au moins une chose dont on peut être certain au terme de ces mois de feuilleton judiciaire : tous les protagonistes  sont perdants.

     

     

    Nafissatou Diallo a perdu cette manche, même si elle mise plus sur le procès civil, elle a eu un comportement qui  a conduit le procureur a ne plus lui faire confiance. Pourra-t-elle convaincre au civil, où l'unanimité n'est pas nécessaire ? Il faudra probablement de longs mois pour que le jugement soit rendu, à moins que les deux clans signent un arrangement avant .

     

    Dominique Strauss-Kahn a perdu sa place à la tête du FMI, sa place de candidat favori à la primaire du images?q=tbn:ANd9GcQCESHpSmMsS4_OqkJlTr1PlW0wfj3EXm5_dSSVkGYiIscG9_5wPS et encore plus important, il a perdu une image d'homme "responsable" et à l'avenir brillant. S'il peut reconstruire une relation de confiance avec l'opinion publique, cela risque de prendre des années.


    Le procureur Cyrus Vance a perdu en crédibilité, en présentant l'accusé comme un pervers, puis en étant le premier à mettre en doute la parole de son propre témoin. Il avait intérêt à stopper l'affaire dès maintenant, un procès tel qu'il se déroule aux E-U aurait été très difficile pour N. Diallo et donc pour l'accusation : il est certain que les avocats de D. Stauss-Kahn auraient été encore moins tendres pour la plaignante.

     

    Est-ce que la justice est gagnante ? Cela dépend du point de vue dans lequel on se place. Le système judiciaire américain est ce qu'il est, et il a fonctionné . Un des hommes les plus puissants de la planète a été mis en accusation et traité sans ménagement. Il a cependant pu se défendre, et l'accusation a  montré qu'elle pouvait changer d'avis.

    Ceux et celles qui voulaient faire de ce procès un exemple pour le combat contre les violences faites aux femmes sont déçus. La parole de la plaignante n'a pas suffi, il faut dire qu'elle a beaucoup fait pour se décrédibiliser elle-même. Il est sûr que beaucoup de viols ou d'agressions sexuelles restent inconnus ou impunis. Mais si N. Diallo a reconnu avoir inventé un viol pour obtenir son visa, comment ne pas garder un doute sur sa version des faits ?

     

    Avec ou sans procès, on ne saura jamais exactement ce qui s'est passé dans cette chambre d'hôtel de New-York. En fonction de ses critères personnels, chacun peut se faire une opinion. Mais dans un pays démocratique, c'est à la justice de trancher.  Si la justice américaine est loin d'être parfaite,  elle n'est pas celle d'une dictature. En fonction de sa logique ( l'unanimité sans doute raisonnable pour condamner quelqu'un) la conclusion de ce jour était inévitable.

  • Présumé président

    Depuis hier, la vie politique française dépend d'une affaire de viol présumé.

    On se doutait bien que la campagne aurait ses coups bas, mais on ne s'attendait pas à ce que le débat se retrouve si tôt  à un tel niveau.

    En cette fin d'après-midi, Dominique Strauss-Kahn est inculpé formellement par un juge qui a demandé son maintien en détention. Sa situation est tragique, mais on pense avant tout à la plaignante qui doit également subir un calvaire, et qui a vécu des moments horribles si les faits sont avérés.

    Il n’est bien entendu pas question de rendre la justice à la place des autorités new-yorkaises, mais la connaissance des faits rapportés par la police et les antécédents de DSK font que le dossier à charge est particulièrement lourd. Il aura, par ses avocats, tous les moyens de se défendre dans les jours et semaines à venir.

    Quelque soit la conclusion de cette affaire, on peut affirmer que son avenir politique est terminé. DSK 1450677_photo-1305436754048-6-0_640x280.jpgétait pourtant présenté comme dominateur absolu dans cette précampagne électorale.

    En fait, qu'est-ce qui a changé ? La France est moins endettée, le chômage n'est plus omniprésent, la précarité a disparu, le monde a résolu ses problème de climat et de déséquilibre de développement ?

    Bien entendu non, mais dans notre système présidentiel, c'est le candidat qui prime sur tout le reste.

    Cette monarchie élective fait dépendre le sort d'un pays d'un seul homme, et cela est malsain.  Rappelez-vous Pompidou ou Mitterrand gravement malades, et restant jusqu'au bout de leurs forces, comme s’ils étaient irremplaçables. Et aussi les référendums plébiscites du Général De Gaulle, adepte du « moi ou le chaos », ou plus récemment Nicolas Sarkozy totalement perdu parce que sa femme veut le quitter.

    Souhaitons que la campagne revienne le plus rapidement possible aux vrais problèmes et aux réponses que proposent les différents partis. Mais sans se faire trop d'illusion, notre régime politique nous ramènera automatiquement vers des choix "humains", mettant au deuxième plan les programmes et au premier plan les candidats avec leurs petites et grandes faiblesses.