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carburants propres

  • Directive européenne : avantage aux carburants propres

     

     


     

    Dans le cadre de la directive sur la qualité des carburants adoptée en 2009 (Directive 2009/30/CE), afin de réduire les impacts sur l'environnement, l'Europe propose de réévaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) des différents carburants. Cette directive permettrait de donner un avantage aux carburants propres, face aux sables bitumineux et huiles de schiste dont l’extraction génère des émissions de GES importantes.


    Pourquoi améliorer l’intensité carbone des carburants ?


    Il est aujourd’hui nécessaire d’améliorer l’efficacité des véhicules, mais aussi de réduire les émissions provoquées par l’extraction, la production, la transformation et la distribution des carburants eux-mêmes. Etant donné qu’il y a d’importantes variations entre les différentes sources de carburants en termes d’énergie utilisée et d’émissions associées lors de leur extraction et de leur production, la politique doit consister à promouvoir intelligemment les carburants les plus propres par rapport aux plus sales.

    Que dit la directive sur la qualité des carburants ?

    La Directive sur la Qualité des Carburants, adoptée en 2009, vise à réduire de 6% par rapport à 2010 les émissions de GES du cycle de vie des carburants d'ici 2020. Le texte de mise en œuvre de cette directive (article 7a) prévoit d'inclure des valeurs d'émissions par défaut pour tous les types de carburants, y compris ceux issus de pétroles non conventionnels tels que les sables bitumineux. Leur extraction génère en effet 3 à 5 fois plus de GES que celle du pétrole conventionnel.
    Par conséquent, les combustibles tirés des sables bitumineux ou des huiles de schiste se verraient attribuer des coefficients d'émission de GES plus forts que ceux donnés aux combustibles classiques :


    Le pétrole brut conventionnel recevrait une valeur de 87,5 g de CO2 par mégajoule 

    l'essence issue des sables bitumineux se verrait affectée d'un coefficient de 107 g de CO2/MJ

    l'huile de schiste de 131,3 g de CO2/MJ

    le charbon liquéfié aurait un coefficient maximum de 172 g de CO2/MJ.

     

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    Il ne s'agit donc même pas d'une interdiction d'importation, mais de fixer une valeur d'émissions en fonction des carburants, confirmée par de nombreuses études scientifiques.

    Les industries pétrolières, pour répondre aux objectifs de réduction de 6%, devront donc privilégier l’utilisation de pétroles plus « propres ». Car en utilisant des sables bitumineux par exemple, ils devront mettre en œuvre d’autres mesures de réduction beaucoup plus onéreuses pour se conformer à la législation.

    Quelles sont les prochaines étapes de la directive ?

    La révision de cette disposition relève du processus européen dit de « comitologie ». Lorsque les textes législatifs de l’UE sont adoptés, de nombreux détails importants attendent encore des décisions prises dans le cadre de ce processus
    La proposition d’octobre 2011 de la Commission européenne, qui vise à préciser la mise en œuvre de l’article 7a, doit faire l’objet d’un vote le 23 février prochain par un groupe d’experts issus des différents Etats membres. Cette proposition établit une méthodologie pour calculer l’intensité en GES des carburants fossiles et de l’électricité utilisée dans les véhicules électriques, ainsi que les références à partir desquelles les réductions de GES devraient être calculées.
    Ensuite le texte sera soumis au Conseil des Ministres de l’Union Européenne (juin) avant une ultime validation par la Parlement Européen. L’enjeu aujourd’hui est de ne pas bloquer ce processus pour assurer une application rapide de cette nouvelle disposition.

    FNE soutient cette directive

    FNE soutient la mise en œuvre de cette directive car il est nécessaire de réduire au plus vite les émissions des carburants afin de réduire leur impact sur le changement climatique. Par ailleurs, FNE s’inquiète du changement soudain de la position de la France. En effet, alors que la France soutenait depuis le début cette directive, elle a changé brutalement d’avis en novembre 2011. La plupart des pays européens sont favorables à ce texte qui doit aider à réduire leurs émissions de GES. Parmi ses opposants figurent désormais la France aux cotés de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de l'Italie.

    FNE demande au gouvernement de ne pas céder à la pression des lobbies pétroliers. L’entreprise Total en particulier, après avoir perdu son permis de recherche d’hydrocarbures de schiste en France (PER de Montélimar) se positionne aux Etats-Unis et détient par ailleurs de nombreux actifs dans les sables bitumineux au Canada, pays doté de très importants gisements et fortement opposé à la mise en œuvre de la directive sur la qualité des carburants.