03.06.2021, par
Il y a tout juste 40 ans, une revue américaine faisait état d'une nouvelle forme de pneumonie touchant cinq patients : il s'agit en fait de la première évocation du sida. Rappel des faits dans cette chronique de Denis Guthleben, historien des sciences au CNRS.
5 juin 1981. La revue américaine Morbidity and Mortality Weekly Report publie une note révélant que cinq malades ont été admis depuis octobre 1980 dans trois hôpitaux de Los Angeles, et traités pour une forme de pneumonie qui n’apparaît que lorsque le système immunitaire est très affaibli. Or ces malades, dont deux sont déjà décédés, sont tous de jeunes hommes qui ne se connaissaient pas et étaient en parfaite santé jusqu’à l’apparition des premiers symptômes…
SIDA, Sida, sida
Difficile de ne pas être saisi aux tripes en lisant cette note, « Pneumocystis Pneumonia – Los Angeles », à quarante ans de distance. Sans le savoir encore, ses auteurs posent un jalon dans notre histoire : il s’agit de la première mention, dans la littérature scientifique, d’une maladie baptisée dans les mois suivants « syndrome d’immunodéficience acquise ». En France, l’acronyme « SIDA » se transformera peu à peu en nom propre, « le Sida », puis en nom commun, « le sida », un parcours étymologique qui est à lui seul révélateur de la place que la maladie a prise dans nos vies.