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Comment la messagerie Telegram est devenue le paradis de la criminalité en ligne

Extraits de l'article de Emma Bougerol pour le média en ligne Basta!

Pavel Durov est poursuivi par la France pour son manque de coopération dans des affaires de criminalité sur sa plateforme. Les médias internationaux racontent que Telegram est « le principal terrain de jeu des extrémistes et théoriciens du complot »

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Le 24 août, alors que son jet privé atterrissait sur le sol français, le Russe a été arrêté pour complicité de nombreuses infractions, dont la promotion du terrorisme, le trafic de stupéfiants, des affaires de pédocriminalité ou le crime organisé. Il est reproché le refus de son entreprise de coopérer dans diverses affaires criminelles. Sa garde à vue a été levée quatre jours plus tard, le 28 août. Il a été présenté à un juge et placé en examen. Il n’est pas autorisé à quitter le territoire français.

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Le média coréen Hankyoreh a publié, dans la foulée de l’arrestation du fondateur de Telegram, un article sur sa version anglaise analysant « comment Telegram est devenu un foyer de crimes sexuels numériques en Corée du Sud ». Le site donne l’exemple d’une affaire de mai 2024, où des étudiants de l’Université de Séoul ont « utilisé la technologie deepfake pour créer des vidéos sexuellement explicites à partir de photos de leurs anciens camarades de classe tirées des annuaires et des médias sociaux, et les ont diffusées par l’intermédiaire des canaux Telegram ».

Les policiers ont rencontré de grandes difficultés pour identifier les personnes à l’origine de ces vidéos. Les coupables n’ont pu être identifiés que grâce à des personnes infiltrées dans ces groupes aux contenus illégaux. « Depuis, d’autres révélations ont été faites sur des canaux Telegram créés pour partager des deepfakes à caractère sexuel de femmes dans plus de 70 universités à travers le pays. »

 

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La plateforme présente une différence notable par rapport à nombre de ses concurrents : elle n’offre pas par défaut de communications cryptées de bout en bout. Autrement dit, Telegram, contrairement à WhatsApp ou Signal, peut avoir accès aux conversations lorsqu’elles ne sont pas dans des « chats secrets » (une fonction accessible uniquement pour des messages entre deux personnes, et qui doit être explicitement activée).

« Un service crypté de bout en bout peut sincèrement dire aux forces de l’ordre qu’il ne peut pas les aider », explique le journaliste du Guardian. « Telegram, en revanche, doit choisir. Soit elle aide les forces de l’ordre, soit elle les ignore, soit elle déclare activement qu’elle ne coopérera pas. » Dans ce sens, cela rapproche la plateforme des messages publics postés sur X (ex-Twitter) ou Facebook, qui devraient être modérés par ces derniers.

Mais Telegram a toujours défendu sa position de plateforme de communication privée. « Les contours du désaccord entre la France et Telegram seront inévitablement réduits à une conversation sur la "modération de contenu", avec des partisans regroupés en conséquence (Elon Musk s’est déjà impliqué, tweetant "#FreePavel") », explique Alex Hern. « Mais en essayant d’être à cheval sur les deux marchés, Telegram a peut-être perdu les arguments de défense de l’un comme de l’autre. »

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