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Soudan ce qu’il faut savoir sur le conflit

Publié par Amnesty International le 24.04.2023.

C’était il y a 20 ans. Le 25 avril 2003, le conflit au Darfour éclatait. Bilan humain : 300 000 morts et près de 2 millions de personnes réfugiées. Après 20 ans d'instabilité et d'insécurité, le pays fait face à une nouvelle flambée de violence. Les auteurs des crimes d’hier, continuent de sévir aujourd’hui.

Depuis le samedi 15 avril, tous les regards sont tournés vers le Soudan, dans le nord-est de l'Afrique, au sud de l'Égypte. Le pays, l'un des plus pauvres au monde, où la faim touche plus d'un habitant sur trois, est déchiré par la guerre depuis des décennies. Après des semaines de tensions, la lutte de pouvoir entre les deux hommes forts du pays a dégénéré. Elle oppose le chef d’État de facto Abdel Fattah Al-Bourhane, à la tête de l’armée régulière (les Forces armées soudanaises, FAS) et son numéro 2, le général “Hemetti”, chef d’une importante milice paramilitaire (les Forces de soutien Rapide, FSR).  

Soudan-Darfour-Sud.gifEn 2021, les deux hommes s’étaient alliés pour renverser le régime en place depuis 2019 et qui avait mis fin à 30 ans de dictature d'Omar El Béchir. Mais leur alliance s’est révélée fragile. Les différends entre les deux hommes se sont multipliés et, en pleine négociation dans le cadre de la mise en place du nouveau gouvernement de transition, des tensions ont explosé en raison des désaccords au sujet de la réforme des forces de sécurité. 

Au matin du samedi 15 avril, de violents combats ont éclaté à Khartoum et dans plusieurs villes du pays. Selon les dernières informations des bombardements, les tirs d'obus et les fusillades se poursuivent sans relâche, en particulier dans la capitale Khartoum. Les Soudanais.es sont pris au piège. Des millions de personnes sont bloquées chez elles et les travailleurs humanitaires sont dans l'incapacité d'acheminer l'aide aux civils. Des rapports font également état de violences sexuelles commises par des soldats des FSR. 

En quelques jours à peine, selon l’Organisation Mondiale de la Santé , au moins 331 personnes ont été tuées dans tout le pays, dont cinq travailleurs humanitaires, et près de 3 200 ont été blessées. Un bilan qui pourrait se révéler en réalité encore plus alarmant.  Le 24 avril, un cessez-le-feu de trois jours dans tout le pays a été annoncé pour “tenter de mettre fin aux violences. 

Que sait-on des deux forces au pouvoir qui s’affrontent ?  

Les Forces armées soudanaises (FAS, armée régulière) dirigées par le général Al-Bourhane, et les Forces de soutien rapide (FSR, milice paramilitaire indépendante) du général “Hemetti” sont les deux principales forces armées du Soudan. Elles ont toutes deux commises de graves violations des droits humains au Soudan, et en particulier au Darfour.   

Les Forces de soutien rapide (FSR) sont notamment composées d’anciens combattants des milices Janjawids qui, dans les années 2000, ont aidé les forces armées soudanaises à écraser la rébellion dans la région du Darfour. C'est un groupe paramilitaire très puissant, qui s'est enrichi en acquérant des institutions financières et des réserves d'or soudanaises. On estime qu'il compte entre 70 000 et 150 000 combattants. Son chef, le général “Hemetti”, entretient d'importantes relations avec des gouvernements étrangers, notamment la Russie. Il a conduit les FSR à s'associer au groupe mercenaire Wagner dans l'exploitation de l'or au Soudan, a déployé des combattants au Yémen pour servir les intérêts de l'Arabie saoudite et a également envoyé des combattants en Libye pour servir les intérêts des Émirats arabes unis.  

Les Forces armées soudanaises (FAS) ont quant à elles également commis de graves violations des droits humains, notamment en utilisant des armes chimiques contre des civil·es au Darfour en 2016.  

Après l'éviction d'Omar el-Béchir en 2019 et le coup d'État d'octobre 2021, les forces de sécurité soudanaises, y compris les FAS et FSR, ont continué à commettre des crimes au regard du droit international et des violations des droits de l'homme, notamment en recourant à une force excessive contre les manifestants, tuant au moins une centaine d'entre eux et en blessant des milliers d'autres depuis le coup d'État. Elles ont également continué à arrêter et à détenir illégalement des manifestants. Les Forces armées soudanaises (FAS) ont quant à elles également commis de graves violations des droits humains, notamment en utilisant des armes chimiques contre des civil·es au Darfour.  

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