La FNSEA a élu aujourd’hui son nouveau président, Arnaud Rousseau, pour succéder à Christiane Lambert. Cette élection – ou la nomination de cet unique candidat – en dit long sur la vision de l’agriculture du syndicat agricole, et de ses futures propositions quant à l’avenir de notre système agricole.
Greenpeace France ne se fait pas d’illusions sur le mandat d’Arnaud Rousseau : en tant que Président d’un géant de l’agroalimentaire, Avril-Sofiprotéol, il promet de faire la part belle à l’agriculture industrielle. Alors que le monde agricole est confronté à de multiples crises sociales, économiques, sanitaires et environnementales depuis de nombreuses décennies, ce nouveau président coche toutes les cases pour poursuivre sur une vision conservatrice de l’agriculture, où productivisme et agro-business dominent.
“En nommant cet exploitant céréalier à sa tête, la FNSEA fait le choix de maintenir un statu quo destructeur, à contre-sens de la réalité du terrain et de la nécessaire transition de l’agriculture vers des modèles durables et résilients, s’inquiète Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace France. La FNSEA va continuer à s’entêter pour maintenir un modèle agricole sous perfusion, inadapté à la crise écologique et climatique, tout en utilisant les écologistes comme « boucs émissaires » pour toutes les difficultés que rencontre l’agriculture française aujourd’hui, au lieu de s’attaquer à la vraie cause du problème : l’industrialisation de notre agriculture. »
Aujourd’hui plus que jamais, le défi qui se présente à Arnaud Rousseau doit être considéré comme une opportunité pour engager une réelle transition de notre système agricole et alimentaire vers un modèle résilient, sain et écologique, basé sur le maintien et l’installation de nouveaux paysans et paysannes, la diversité des productions, l’autonomie et la souveraineté alimentaires des territoires, une relocalisation des échanges et la réduction des inégalités sociales.
