Communiqué d'Alternatiba le 25.09.2021
Samedi 25 septembre – Dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale organisée par Alternatiba, Action Non-Violente COP21 et le Réseau Action Climat, des déambulations militantes à vélo (vélorutions) se sont tenues sur 27 territoires partout en France ce samedi. Les citoyens demandent à leurs élus locaux d’accélérer le développement des mobilités actives (vélo, marche à pied) et des transports en commun, pour créer des espaces de vie plus apaisés, plus sains et participer à endiguer la crise climatique.
A Lyon, Marseille, Lille ou encore à Rosny-sous-Bois, les citoyens se sont rassemblés à vélo pour revendiquer un changement dans les politiques locales de transport, dans une ambiance festive et familiale. Partout en France, plus de 3 600 citoyens ont appelé leurs élus à favoriser les transports actifs ainsi que les transports en commun tout en réduisant la place de la voiture. Cette journée de mobilisation nationale a été organisée par Alternatiba, Action Non-Violente COP21 et le Réseau Action Climat, et est soutenue par le Pacte pour la Transition, Greenpeace, la Fédération française des Usagers de la Bicyclette, les Amis de la terre et le Secours Catholique.
Des territoires vivants : soutenables, justes et conviviaux
Des zones à faible émission ambitieuses excluant les véhicules polluants, des itinéraires cyclables sécurisés et continus, la piétonnisation des espaces notamment proches des écoles, un budget pour les infrastructures vélo par an et habitant d’au moins 30 €, … voilà les demandes des citoyens pour une politique de transport soutenable et ambitieuse qui aura de nombreux bénéfices pour les territoires tout en participant à endiguer la crise climatique (1).
“Repenser nos transports nous permet d’imaginer des espaces de vie plus désirables : dans nos rues, nous pourrions créer des espaces de rencontre et de convivialité, des espaces d’interaction entre les citoyens qui se déplacent, plus calmes, plus verts, plus sains, plus agréables pour tous ses habitants.”, résume Rebecca Wangler, porte-parole d’Alternatiba.
Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de diviser par 4 le seuil maximal d’exposition à la pollution de l’air recommandé basculant alors Lyon et Paris dans le rouge vif d’alerte pollution, une politique transport plus soutenable permettra d’agir directement pour la santé des habitants (2). Les modes de transport actifs incitent aussi à bouger plus – un atout pour la santé supplémentaire. Par ailleurs, favoriser les mobilités actives et les transports en commun implique aussi de rendre ces mobilités accessibles aux personnes précaires et assurer donc un accès plus juste à la mobilité, via des tarifs solidaires pour les transports en commun ou des aides facilitant la location de vélos.
Les citoyens sont prêts et ces changements sont nécessaires
Comme le rappelle Zoé Lavocat, responsable climat et territoires au Réseau Action Climat, “La limitation du réchauffement climatique mondial à +1,5 °C est impossible sans une réduction immédiate et massive des émissions de gaz à effet de serre, comme l’a assuré le rapport annuel de l’ONU ; ce qui implique une action ambitieuse de la part des collectivités territoriales qui ont des leviers d’action”. Ces changements nécessaires sont aussi soutenus par la population : ainsi, près des trois quarts des Français disent s’intéresser davantage aux enjeux écologiques et la moitié seraient prêts à ne plus utiliser de véhicule individuel. “Alors que les citoyens sont de plus en plus nombreux à adopter les transports soutenables dans leur quotidien, nous avons besoin d’un changement plus structurel qui dépend surtout d’une réelle volonté politique. Trop souvent, les budgets alloués aux modes de transports soutenables sont faibles (3), les aménagements insuffisants ou encore, les transports en commun manquent de prix solidaires.”, explique Agathe Portal, porte-parole d’ANV-COP21.
Les citoyens ont un pouvoir d’agir
Se mobiliser au niveau local pour le climat peut passer à la fois par le fait de porter des mesures concrètes auprès des élus ou encore par s’engager dans des associations locales : un an et demi après les élections municipales, les citoyens rappellent qu’ils s’assureront que les promesses de campagnes ne restent pas lettre morte. Afin de proposer des améliorations concrètes à la politique cyclable de leur territoire, les citoyens sont aussi appelés à participer au Baromètre des villes cyclables. Cette enquête, réalisée tous les deux ans par la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) et les associations membres de son réseau, vise à fournir aux collectivités et aux responsables politiques un retour d’information concret sur l’accueil de leur politique vélo par les usagers et des indications concrètes pour les accompagner dans la prise de décision.
#Vélorution
- Le secteur français des transports est le plus émetteur de GES, responsable de 31% des émissions. Développer les mobilités actives comme la marche et le vélo et les transports en commun tels que le bus ou le train permet de réduire considérablement les émissions liées à ce secteur et la dépense en énergie comparativement à l’utilisation d’un transport motorisé individuel tel que la voiture.
- L’OMS a publié ce mercredi ces nouvelles recommandations en matière de qualité de l’air. La valeur limite d’exposition au dioxyde d’azote (N02) recommandée a notamment été divisée par 4 par rapport aux précédentes recommandations datées de 2005. Le NO2 est un polluant principalement émis par le trafic routier. La pollution de l’air, responsable de près de 47 000 à 100 000 décès prématurés par an en France.
- Pour doubler les infrastructures cyclables d’ici 2027, l’Etat français doit élever son plan d’investissement annuel à 500 M€. Or 3 ans après le lancement du plan vélo, plus de 60% des 350 M€ initialement prévus sur 7 ans pour co-financer le déploiement d’infrastructures cyclables sont déjà écoulés. Ce fonds apparaît ainsi sous-dimensionné au regard du besoin des collectivités.
Déambulation militante à vélo à Grenoble, le 25 septembre 2021