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Pourquoi il faut limiter la pêche dans le Golfe du Lion

Dans une lettre ouverte, dix ONG, dont la LPO, demandent aux trois ministères français en charge de l’environnement marin d’interdire de manière permanente tous types de pêche de fond dans la zone de restriction des activités de pêche (Fisheries Restricted Areas, FRA) du Golfe du Lion et de délimiter une zone tampon où l’effort de pêche sera strictement encadré et contrôlé. 

Le Golfe du Lion en Méditerranée est une zone de pêche très convoitée par les flottes française et espagnole, ce qui y a largement contribué à une dégradation considérable de la biodiversité au cours des 20 dernières années. La principale espèce victime de cette surexploitation est le merlu, dont la sauvegarde était pourtant l’objectif premier de la mise en place par la Commission Générale des Pêches de Méditerranée (CGPM) de la FRA, un outil essentiel pour permettre le rétablissement des populations de poissons et la protection d’écosystèmes marins vulnérables. 

Golfe du Lion : un échec patent 

Depuis 2005, neuf FRA ont été instaurées en Méditerranée. Celle du Golfe du Lion a été créée en 2009 dans le but de préserver la reproduction des merlus et d’autres espèces. D’une superficie de 2000km2, elle est intégralement située dans la Zone économique exclusive de la France et unanimement considérée comme un échec pour une raison très simple : la CGPM y a autorisé le maintien de l’effort de pêche au niveau de celui de 2008. 

Résultat : la population de merlus est maintenant au bord de l’effondrement sur tout le Golfe, avec un taux de mortalité par pêche 15 fois supérieur au rendement maximal durable considéré par la réglementation européenne. Le volume de captures représente le double du stock reproducteur.

La fermeture de la FRA six mois par an, instaurée par la France en 2019 dans le cadre du plan de gestion pluriannuel en Méditerranée occidentale pour les pêcheries démersales, sera insuffisante pour inverser la tendance. 

Adriatique : un succès exemplaire

Jabuka/Pomo pit, en mer Adriatique, était une zone surexploitée de longue date par les chalutiers de fond. Elle est aujourd’hui reconnue comme un modèle de réussite. Une FRA y a été créée en 2017 et comprend une réserve intégrale où la pêche de fond est proscrite ainsi qu’une zone tampon dans laquelle l’effort de pêche a été réduit de moitié. 

Résultat : la biomasse du merlu s’y est multipliée par 2,5 et celle de la langoustine a doublé, à la grande satisfaction des pêcheurs !

Les arguments socio-économiques qui servent le plus souvent de prétexte pour ne pas mettre en œuvre des mesures de préservation ne tiennent pas. Loin de constituer un sacrifice, la fermeture de la FRA aux engins de fond est un investissement qui offre des retours à court, moyen et long terme, tant en matière d’augmentation de la biomasse, garante d’un avenir pour la pêche durable, que de régénération de la biodiversité marine, condition sine qua non de la résilience des océans et de leur capacité à stocker le carbone.  

La Cour des Comptes européenne vient de publier un rapport qui confirme en tout point les inquiétudes à l’égard des écosystèmes marins méditerranéens tandis que la Commission européenne travaille en parallèle à l’élaboration d'objectifs qui visent notamment à protéger 30% des mers de l'UE à l’horizon 2030. 

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