Communiqué d'Amnesty International.
Le 15 mai, nous commémorons la Nakba qui désigne le déplacement de plus de 700 000 Palestiniens lors de la création de l’État d’Israël en 1948. 71 ans après, Israël continue de priver les réfugiés palestiniens de leur droit de retourner sur leurs terres.
71 ans après le conflit qui a eu lieu à la suite de la création d’Israël, les réfugiés palestiniens qui ont été forcés de partir de chez eux et dépossédés de leurs terres continuent d’en subir les terribles conséquences.
Une triste réalité derrière l’Eurovision
Ce weekend, près de 200 millions de personnes vont regarder le concours de chant de l’Eurovision qui se tient cette année en Israël, et les strass et les paillettes vont faire oublier à de nombreux spectateurs le fait qu’Israël a contribué aux graves difficultés endurées depuis 70 ans par des réfugiés palestiniens.
Aucune solution durable ne pourra être trouvée à la crise des réfugiés palestiniens tant qu’Israël ne respectera pas le droit au retour de ces personnes. En attendant, les autorités libanaises et jordaniennes doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour atténuer les souffrances des réfugiés palestiniens, notamment en abrogeant les lois discriminatoires et en supprimant les obstacles qui empêchent les réfugiés d’avoir accès à des emplois et aux services de base.
Israël n’a pas reconnu leur droit, au titre du droit international, de retourner là où eux-mêmes ou leurs proches vivaient, en Israël ou dans les territoires palestiniens occupés. Et ils n’ont jamais été indemnisés pour la perte de leurs terres et de leurs biens immobiliers.
On dénombre actuellement plus de 5,2 millions de réfugiés palestiniens enregistrés.
La grande majorité d’entre eux vivent en Jordanie, au Liban, en Syrie et dans les territoires palestiniens occupés. Les réfugiés palestiniens qui se trouvent dans ces territoires sont pris au piège dans un cycle de pauvreté et de discrimination systématique qui semble ne devoir jamais prendre fin.
La majorité des réfugiés palestiniens qui vivent au Liban sont nés dans ce pays et y ont toujours vécu, mais ils ne peuvent pas obtenir la nationalité libanaise, et un grand nombre d’entre eux sont toujours apatrides et privés d’accès aux services publics, y compris aux soins médicaux et à l’éducation.
Plusieurs réfugiés palestiniens vivant au Liban ont expliquéque leur espoir de carrière professionnelle et d’avenir meilleur est anéanti en raison des lois discriminatoires qui empêchent les Palestiniens de pratiquer une trentaine de professions et notamment d’être médecins, dentistes, juristes, architectes ou encore ingénieurs.
Près de 2,1 millions de réfugiés palestiniens vivent en Jordanie, et quelque 370 000 d’entre eux se trouvent dans des camps où les conditions d’existence sont généralement déplorables. Les trois quarts environ des réfugiés palestiniens qui vivent en Jordanie se sont vus accorder la nationalité jordanienne, qui leur permet d’avoir accès aux soins de santé et à l’éducation.
Cependant, plus de 600 000 de ces réfugiés, dont quelque 150 000 qui ont fui la bande de Gaza et gagné la Jordanie à la suite du conflit israélo-arabe de 1967, n’ont pas été naturalisés et n’ont pas suffisamment accès aux services publics.
Une décision inhumaine
En 2018, les États-Unis ont décidé de suspendre leur participation financière à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Ces fonds permettaient de financer des services de base à des millions de réfugiés palestiniens, y compris des soins de santé, une éducation, une aide d’urgence et des emplois. Le retrait de la participation financière des Etats-Unis a rendu la vie de ces personnes plus difficile encore.
La situation des réfugiés palestiniens est intenable et le point de rupture approche avec chaque année qui passe. Combien de temps encore les réfugiés palestiniens devront-ils endurer une vie de souffrance, de privations et de discriminations uniquement en raison de leur origine ?