Communiqué commun, jeudi 12 avril 2018.
Au troisième jour de l’opération policière d’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des Landes, les équipes médicales présentes sur place dénombraient plus de 100 blessés dont : 15 blessures au Flashball, 16 blessures suite à des tirs tendus de grenades lacrymogènes à la tête, 22 blessures liées à des explosions de grenades (éclats qui entrent profondément dans la peau entaillant nerfs et tendons). D’autres blessures telles que troubles auditifs ou blessures diverses à la tête ont également été recensées. On compte trois journalistes parmi les blessés.
Ce climat n’est pas sans rappeler celui qui avait conduit à la mort de Rémi Fraisse à Sivens, en 2014. Les forces de l’ordre tirent dans la foule avec des armes qui ont déjà prouvé qu’elles pouvaient provoquer des séquelles irréversibles voire être létales.
Le choix de la répression plutôt que le dialogue avec l’ensemble du mouvement social qui se dessine est un danger pour notre société: nous demandons que cesse la violence déployée par l’État, que rien ne justifie.
Les syndicats nationaux de journalistes ont également condamné l’atteinte à la liberté d’informer et la volonté claire de contrôle de l’information par les forces de l’ordre, constatant que les seuls reporters autorisés à se déplacer sur le site et à filmer les évacuations sont une dizaine de gendarmes dotés de dossards « Presse », et équipés de caméras.
Nous appelons le gouvernement à revenir à la raison et entendre les multiples appels lancés par le mouvement sur place et par d’autres à mettre un terme à l’opération militaire et à entendre l’appel au dialogue exigé depuis l’abandon de l’aéroport, et ce avant qu’un nouveau drame n’arrive.
Signataires
350.org, Agir pour l’Environnement, Alternatiba, Alternative libertaire, ANV-COP21, ATTAC, Bizi !, Centrale Démocratique Martiniquaise Des Travailleurs, Centre International de Culture Populaire, Climat Social, Collectif Justice et Vérité pour Ali Ziri, Collectif malgré tout, Collectif Rouges-Verts-Bleus, Collectif Urgence Notre Police Assassine, Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan), Confédération Paysanne, Comité pour l’abolition des dettes illégitimes France, CRID, Droit Au Logement, Droits devant !!, Écologie sociale, EELV, Ensemble!, le Collectif national des syndicats CGT de VINCI, Greenpeace France, Mouvement de la paix, Le Réseau Initiatives Pour un Autre Monde, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche, Réseau Études Décoloniales, Sciences Po Zéro Fossile, Sortir Du Colonialisme, Syndicat national des Journalistes CGT (SNJ-CGT), Transnational Institute, Union Juive française pour la Paix, Union Syndicale Solidaires
Photo : Reporterre
Commentaires
TOUTES LES VIOLENCES doivent s'arrêter.
Les casseurs qui à Nantes abattent des vitrines, détruisent des distributeurs d'argent, sont sans excuses. Leurs violences délibérées ne peuvent trouver une quelconque justification. Ils gangrènent chaque manifestation à laquelle ils participent. Je sais que la violence première, provocatrice, est policière. Mais les répliques, elles aussi , très violentes, troublent l'opinion qui assimilent les unes aux autres. Il n'est pas aisé d'être résistant. Les moyens mis en oeuvre sont disproportionnés: les forces dites de l'ordre abusent souvent de ces moyens alors qu'elles pourraient les utiliser plus paisiblement. Souhaitons un apaisement salutaire pour que les "belles idées, les beaux projets" puissent se concrétiser!