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Une « Programmation Pluriannuelle de l’Enfumage » ?

LE GOUVERNEMENT NE DOIT PLUS TERGIVERSER, LA FERMETURE URGENTE DE RÉACTEURS VIEILLISSANTS S’IMPOSE !

Communiqué du réseau "Sortir du Nucléaire" du 15 avril 2016

Après avoir laissé entendre qu’aucune décision ne serait prise pour les vieux réacteurs avant 2019, le gouvernement vient de promettre une feuille de route pour le volet nucléaire de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie « d’ici juillet ». Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce un manque de vision et de courage politique inacceptables alors que les vieilles centrales représentent une menace croissante et que l’industrie nucléaire est en faillite.

Entre procrastination et cacophonie, une politique énergétique toujours aux mains d’EDF ?

L’annonce de la publication de cette feuille de route n’est-elle pas qu’une manière de calmer le jeu de la part d’un gouvernement incapable d’une vision ambitieuse et qui, jusqu’ici, a laissé EDF piloter la politique énergétique ? Alors que Ségolène Royal a déjà balayé les travaux de la Direction Générale de l’Énergie et du Climat évoquant un « non-besoin » d’une vingtaine de réacteurs d’ici à 2025, que penser de sa promesse de fournir une fourchette de réacteurs à fermer ? Le gouvernement proposera-t-il encore des échappatoires pour arranger EDF, en tablant sur une consommation d’électricité artificiellement haute ou en se contentant de baisser la production des centrales au lieu de les fermer ? Les réacteurs vieillissants nécessitent des décisions urgentes ! Alors que le gouvernement tergiverse et continue à laisser la main à EDF, l’état du parc nucléaire français requiert des décisions en urgence.

Deux tiers des réacteurs français auront bientôt dépassé les 30 ans, durée de fonctionnement initialement annoncée. De nombreux équipements cruciaux et vulnérables au vieillissement (cuve, enceinte de confinement) montrent des signes d’usure et ne sont ni remplaçables ni réparables. Comme l’illustrent les problèmes répétés survenus à la centrale nucléaire de Paluel en un an (incendie sur un condenseur, contamination de 11 travailleurs, chute d’un générateur de vapeur de 465 tonnes), EDF n’est manifestement plus à même d’assurer une maintenance correcte de ses réacteurs. Elle s’avère encore moins capable d’effectuer des travaux lourds et inédits en vue de leur prolongation, dans le cadre du « Grand Carénage ».

Quant aux difficultés financières sans précédent traversées par la filière nucléaire, elles ne font qu’aggraver ces risques et laissent craindre le pire. Plutôt que de laisser la politique énergétique aux mains d’EDF, le gouvernement doit mettre fin à ces atermoiements. Le nucléaire n’a pas d’avenir. Sans attendre 2019, il est urgent de fermer dès maintenant les réacteurs les plus anciens et d’engager un plan de sortie du nucléaire et de transition énergétique digne de ce nom.

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Commentaires

  • Des impasses.
    Nous le savions et nous le disons depuis 20 ans: le choix du nucléaire comme énergie dominante conduira, à terme, la France dans une impasse. Et nous y sommes. Le gouvernement vient de reporter à 2019, la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité; le chantier de l'EPR déjà fatal à Areva risque aussi de l'être pour EDF comme d'ailleurs les deux EPR anglais dont la construction apparait hors de portée pour EDF. La moitié des éoliennes françaises tournent dans le vide faute de pouvoir être raccordées au réseau électrique par ERDF, en grande difficulté. La Belgique,le Luxembourg, la Suisse exigent des fermetures de centrales nucléaires proches de leurs frontières car ces pays craignent pour la sécurité de leur population. Malgré ces signaux de danger, malgré ces impasses annoncées et prévisibles, ce gouvernement persiste et signe! Nous en reparlerons en 2019, 2020,2025, plus tard...

  • Considérons, un instant, l'ensemble du parc électro-nucléaire français comme une immense entreprise. Cette entreprise vit des moments extrêmement difficiles économiquement si j'en crois les différents rapports lus ou entendus. Elle doit affronter des charges financières imprévues dues aux échecs patents dans la construction des EPR. Pour couvrir ses sommes astronomiques perdues, les solutions sont difficiles et lourdes de conséquences : retarder la fermeture de vieilles centrales en priant qu'elles ne subissent pas de catastrophes, augmenter sensiblement le tarif de l'électricité auprès des usagers, faire toutes les économies possibles (y compris de bouts de "chandelles !"), emprunter si les remboursements dans le futur sont clairement établis, enfin accélérer la production d'énergie renouvelable.

    Les gouvernements, quelque soit la couleur, sont affrontés à ce dramatique problème. C'est ce qui expliquerait leurs tergiversations. C'est du moins ce que je ressens.
    Daniel

  • Complètement d'accord avec Michel Coistia ...aucun gouvernement ne veut prendre la décision de fermer ces vieilles centrales , on refile le "bébé" aux successeurs , on joue à l'apprenti sorcier..... ces centrales vieillissantes sont aussi dangereuses (et même plus) que les terroristes, et le gouvernement devrait y mettre autant de volonté et de moyens pour les démanteler , avant une catastrophe.
    Maintenant , faire des économies d'électricité , c'est plus facile à dire qu'à faire car avec l'arrivée des voitures électriques , il va en falloir de Kw pour recharger toutes les batteries ...
    André

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