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Référendum sur Notre-Dame-des Landes : un bricolage anti-démocratique pour masquer les enjeux

Le Premier Ministre a précisé ce matin dans les médias les modalités pour la tenue du « référendum » concernant le projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes (NDDL). Ce référendum se tiendrait en juin et serait circonscrit aux habitants de la Loire-Atlantique. Réactions de France Nature Environnement (FNE).

Il n’existe actuellement aucune base juridique permettant d’organiser un référendum pour le cas du projet d’aéroport de NDDL.

« Quant à vouloir créer un dispositif sur mesure dans le cadre du projet d’ordonnance sur la démocratie environnementale en cours d’élaboration, au mépris du texte voté récemment en Conseil National de la Transition Ecologique ce serait un bricolage non acceptable. Les instruments de mise en œuvre de la démocratie participative ne se mettent pas en place au coup par coup, en fonction des sondages », estime Denez L’Hostis, président de FNE.

Le Grand Ouest réduit à la seule Loire-Atlantique ou l’alibi du périmètre de l’enquête publique

En annonçant que seuls les habitants du département de la Loire-Atlantique pourront voter à ce référendum au prétexte que cela correspond au périmètre de l’enquête publique, le Premier Ministre feint d’oublier que la participation à cette dernière est largement ouverte à quiconque est intéressée par un projet, qu’il soit riverain, citoyen national ou même européen !

Ce périmètre annoncé restreint la participation du public au maximum alors que le projet est financé par les régions Bretagne et Pays-de-la-Loire, mais l’ensemble des citoyens de ces deux régions n’auraient pas le droit de participer à ce référendum, sans parler de l'ensemble des citoyens concernés par un projet porté par l'Etat ?

En aucun cas, un référendum n’arrête les recours juridiques

Le Premier Ministre n’a curieusement rien précisé du temps de débat et des modalités d’information du public préalable à la consultation sur un projet aussi complexe, où depuis des années les associations constatent un manque de transparence systématique !

De même plusieurs recours juridiques sont encore en cours concernant le projet NDDL. Quelque soit l’issue de ce référendum, ils se poursuivront.

Par ailleurs, le projet n'est toujours pas validé le projet au regard des exigences du droit européen : il est prévu une autre consultation publique durant l’été sur le schéma de cohérence territoriale de Nantes-Saint-Nazaire afin de tenter d'obtenir la régularisation du défaut d’évaluation environnementale stratégique, exigence posée par la Commission européenne.. Comment l’enquête publique et référendum vont-ils pouvoir sereinement se succéder dans un tel contexte ?

Denez L’HOSTIS, président de FNE, conclut : « les conditions pour la tenue d’un référendum concernant le projet d’aéroport NDDL ne sont pas réunies. Les annonces du Premier Ministre ne sont en aucun cas capables de garantir une réelle démocratie. Elles conduisent au vrai risque d’ajouter de la confrontation au lieu de reposer le débat sur des bases saines ».

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Commentaires

  • Ce qui me gêne le plus dans ce projet , c'est qu'une fois de plus , une "zone humide"va trinquer...j'ai été confronté à ce problème pendant les 37 ans de ma carrière de forestier en forêt alluviale du Mont-dieu .
    Pour moi , un triton crêté , un triton marbré ou une petite musaraigne amphibie... et toutes ces espèces en voie de disparition sont aussi "utiles" que ces espèces en augmentation que sont les avions !
    L'environnement , on en parle depuis des années, on organise des Grenelles de l'environnement , des "Cop 21", on "embauche" des ministres de l'environnement ....mais on oublie vite les bonnes décisions , de la poudre aux yeux tout ça .
    "L'avion et le triton"..... La Fontaine aurait pu en faire une fable.... La raison du plus fort est toujours la meilleure , surtout avec un référendum bidouillé .

  • Il me semble que le département dans lequel se pose la question de la réalisation ou non de l'aéroport NDDL est de dimension suffisante pour la validité d'un référendum. On peut considérer que la population interrogée constitue un échantillon représentatif. Je ne vois pas pourquoi il faudrait couvrir un plus grand secteur. Le coût doit être aussi considéré.

    Je répète à peu près ce que j'écrivais il y a quelque temps : le gouvernement ajoute à son argumentaire un élément de réflexion, le référendum.

    Daniel

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