Le conseil de communauté qui s'est déroulé ce jeudi à la salle des fêtes de Vouziers aura eu le mérite de mettre en avant deux questions fondamentales pour un groupement de communes : une mutualisation est-elle toujours bénéfique et une démarche solidaire reste-t-elle essentielle ?
L'ordre du jour apparaissait, a priori, assez morne, mais le déroulement des débats et l'ajout d'un point à l'ordre du jour ont amené les délégués à aborder des questions de fond.
Parmi les nombreuses études, mises aux normes et transferts demandés par l'Etat aux collectivités locales, on retrouve désormais le Plan Local d'Urbanisme Intercommunal. Les anciens Plans d'Occupation des Sols (POS) seront rendus caducs d'ici peu, et devront être remplacés par des PLU (Plan Local d'Urbanisme).
L'Etat pousse à rendre intercommunaux ces plans qui doivent être compatibles avec les SCOT (schémas de cohérence territoriale) dans le délai de trois ans après approbation des Scot.
Ceci est assez complexe, et une urbaniste est venue faire un point d'information devant l'assemblée communautaire.
Si l'intérêt d'un PLU semble certain pour une commune de la taille de Vouziers, voire pour deux ou trois autres du territoire, cela semble bien moins évident pour l'ensemble des petites communes. C'est ce qu'a souligné le maire de Boult-aux-Bois, Frédéric Mathias, visiblement peu convaincu de la pertinence de ce dossier. Et quand un délégué a posé la question du coût de la mise en place, on a perçu un basculement dans la salle. Pour les cent communes de la 2C2A il faudrait financer au moins 400.000 €, ce qui semble beaucoup étant donné les retombées possibles.
Le Président Signoret a donc insisté sur le fait qu'il ne s'agissait que d'un point d'information et il a confirmé que des décisions éventuelles ne seraient prises que plus tard.
En ajout à l'ordre du jour annoncé, un point sur la prise de compétence "communication électronique" a été débattu. Les choses semblent s’accélérer dans le déploiement de la fibre optique dans les Ardennes, et il s'agissait pour la 2C2A de pouvoir intégrer le syndicat mixte qui va se créer afin de mettre en place ce câblage en très haut débit.
8 800 prises sont prévues sur le territoire pour un coût prévisionnel d'environ 1 Million d'euros pour la 2C2A.
Si tous les délégués ont approuvé cette prise de compétence, un débat s'est malgré tout ouvert. Il a en effet été annoncé que chaque intercommunalité aurait la maîtrise de l'ampleur et du rythme de l’arrivée de la fibre.
Plusieurs délégués ont souligné que cela ne correspondait pas aux engagements initiaux. Benoît Singlit a rappelé la solidarité de tous pour la construction de l'autoroute, qui ne bénéficie pourtant qu'à une partie du territoire. Frédéric Mathias a regretté le fait que les plus riches seront, de ce fait, équipés en premier. Frédéric Courvoisier-Clément a souligné l'écart entre ce qui était prévu et ce qui est proposé maintenant.
Devant cette levée de bouclier, le Président a rappelé qu'il s'agissait de prendre une compétence pour pouvoir intégrer le syndicat mixte, et que les décisions finales seraient prises au sein de ce syndicat.
Les délégués ont finalement validé à l'unanimité cette prise de compétence, qui va devoir passer devant les conseils municipaux pour devenir une réalité.
En dehors de ces points, on notera la présentation de l'action de l'ASPV par Michel Coistia. Le fondateur de l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Vouzinois a insisté sur les services que pouvait offrir l'association aux communes. Si les maires se sentent parfois isolés ou démunis face à un problème de patrimoine local, l'ASPV possèdent des compétences et une expérience qu'elle met à leur disposition.
On retiendra aussi le retour au bureau de la 2C2A de Frédéric Mathias, qui a démissionné il y a peu de son poste de vice-président. Il a été élu par 46 voix sur 76 votants ( 25 bulletins blancs)
Enfin, autre source de discussion, un avenant aux travaux de la piscine : une source non détectée par l'étude de sol a été mise à jour. Un surcoût de 15 600 € est nécessaire pour drainer cette eau. Ce chiffre a paru bien élevé pour plusieurs délégués, dont Michel Colin, et l'avenant a été approuvé malgré 9 voix contre et 19 abstentions.
Commentaires
La question à lire dans le premier alinéa de cet article est bien posée. Elle exige une utile attention : "Une mutualisation est-elle toujours bénéfique et une démarche solidaire reste-t-elle essentielle".
A méditer.
Daniel