Entre Saint-Pierrmont et Oches, le paysage argonnais nous offre de verdoyantes collines, où se succèdent prés et bosquets.
On ne serait pas surpris d'y rencontrer quelques pâtres surveillant les troupeaux à la recherche d'herbe fraîche et d'ombrages accueillants. Les journées du patrimoine de pays nous faisaient découvrir ces deux communes voisines tellement banales à première vue, mais riches de trésors que l'équipe de l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Vouzinois excelle à nous révéler.
Point de vue à l'église d'Oches.
A Saint-Pierremont, village natal de Dom Mabillon, sa maison est encore visible, elle est en cours de rénovation. Cet enfant du pays étudia à Reims, puis occupa de hautes fonctions à la cour du roi. Il a été membre de l'Académie Royale des Inscriptions. Spécialiste des documents anciens, il a été considéré comme un des plus grands esprits de son temps, à l'égal d'un Descartes. Il a été le protégé de Colbert et le roi l'a considéré comme "le plus savant et le plus humble religieux de son royaume" (voir l'article de Wikipédia à son sujet).
Dans l'église paroissiale, une plaque gravée rend hommage à cet enfant du village devenu un érudit du royaume.
Sant-Pierremont compte aussi une maison forte, magnifique bâtisse rénovée avec soin par son actuel propriétaire. Un jardin en terrasse ouvre une perspective remarquable sur le paysage environnant.
Le travail de restauration est fort avancé, seule la grange voisine demande encore de lourds travaux de réfection.
Les meurtrières et autre mâchicoulis rappellent l'intérêt fondamental de défendre son territoire et sa vie dans ces régions frontalières dont l'Argonne fit longtemps partie.
A Oches, en début d'après-midi une centaine d'auditeurs attentifs étaient venus écouter une conférence de Michel Baudier(voir le site de l'association qu'il préside). Ce spécialiste de cette bataille de mai 1940 a rappelé les combats qui se sont déroulés dans le secteur, et qui ont constitué un point de résistance à l'avance allemande. La bataille "de Stonne" a vu se dérouler des affrontements importants, contrairement à ce que l'on donne souvent comme image de la retraite française face à l'attaque éclair de l'armée allemande. Un parcours fléché peut guider les curieux vers les lieux emblématiques de ce fait de guerre. (dont Stonne, Tannay, Le Mont-Dieu et Oches.)
L'église de Oches est remarquable par sa situation en haut d'une butte, et aussi par sa décoration intérieure et ses riches vitraux. Ils sont issus du travail de Marguerite Huré, une de pionnière de l'abstraction dans le vitrail religieux. Michel Coistia a présenté son travail de manière claire et pédagogique. Il a rendu accessible à tous le message qu'a voulu faire passer l'artiste, par ses figures géométriques, ses symboles et ses couleurs. Le soleil présent tout au long de la journée a contribué à rendre plus éclatante cette démonstration effectuée sur le site lui-même.
La journée s'est terminée par un concert offert par la chorale Cécilia de Vouziers. Les bans de l'église avaient fait le plein pour cette occasion. La prestation donnée, sous la direction du chef de chœur Gilles Déroche, a été brillante. La preuve a été faite que le bâtiment religieux pouvait non seulement voir vibrer la lumière retravaillée par la vision d'une artiste, mais aussi faire joyeusement résonner les notes chantées par les choristes.