Communiqué de la FNE
Deux ans après, la contamination générée par la catastrophe de Fukushima suit son cours. On voudrait croire qu’une période de deux ans, c’est suffisant pour effacer les traces d’une catastrophe. Quand celle-ci est nucléaire, deux années équivalent à deux heures…
Les conséquences de Fukushima, passées sous silence
Deux ans après Fukushima, on n'entend plus beaucoup parler de la vie au quotidien de tous ceux qui ont dû quitter pour toujours leurs maisons, de ceux qui ont choisi d'y rester en tentant désespérément de nettoyer tous les jours une contamination qui revient régulièrement car les forêts toutes proches sont contaminées et qu'on ne sait pas décontaminer une forêt. On ne parle pas non plus de tous les agriculteurs qui se sont suicidés devant l'impossibilité de poursuivre leur métier. Sous la pression forcenée du gouvernement central, deux réacteurs ont été remis en route. Le coût total de cette catastrophe n'est pas encore connu, mais de toute façon, elle sera intégralement à la charge des citoyens.
La transition énergétique ne passe pas par le nucléaire
Alors que nous menons en France un débat sur la transition énergétique, alors que l'IRSN vient d'évaluer ce que nous coûterait un accident majeur avec fusion du cœur et alors que l'EPR n'en finit pas de faire exploser la facture et d’accumuler les retards, certains tentent encore de nous faire croire que l'énergie nucléaire est une énergie d'avenir. Pour FNE, il est urgent d’anticiper la fin de la production nucléaire.
Une chaîne humaine pour encercler les lieux de pouvoir
Pour toutes ces raisons, FNE apporte son soutien à la réalisation d’une chaîne humaine, le 9 mars prochain en région parisienne, pour y encercler les lieux de pouvoir. Bien sûr, le siège de la société AREVA sera concerné par cette manifestation. Rappelons qu’AREVA, qui avait osé dire, au moment de la catastrophe, qu'il n'y aurait pas eu de problème si les japonais avaient construit un EPR, prépare aujourd’hui un convoi de MOX pour le japon, probablement celui-là même qu'elle comptait lui envoyer quelques jours après le 11 mars 2011. Il semblerait que l’éthique soit un concept inconnu du monde nucléaire.
Bruno Genty, président de FNE : « faut-il rappeler que la France est la dernière des quatre nations les plus nucléarisées au monde à ne pas avoir connu de catastrophe majeure ? Pourquoi la France attend-t-elle cette catastrophe pour changer son fusil d’épaule ? Non seulement, l’énergie nucléaire fait peser une lourde menace sur les populations mais en plus, elle ne permet pas, contrairement à ce que crient ses plus farouches partisans, de proposer une électricité à bas coût. De manière plus probante que le discours d’un écologiste, l’augmentation régulière de la facture devrait finir de convaincre les citoyens les plus sceptiques que la seule solution réside dans les économies d’énergie. »