L'assassinat de sept personnes par un homme se réclamant de l'islamisme radical, est un fait horrible que nous avons condamné clairement dans une note dès le 19 mars.
Pour autant, l'appel à une "union nationale" est totalement inapproprié, voire indécent. Ce crime terrible reste heureusement isolé, et la France n'est pas en guerre. ( Même si son armée participe à des opérations de guerre sur différents fronts). L'union nationale a pour principal but de rendre impossible tout débat et toute critique, l'auteur de tels propos devenant un mauvais Français. Cette logique de guerre a été poussée à l’extrême lors du conflit mondial de 1914-1918: où les soldats qui ont osé dénoncer l'absurdité de certains ordres ont été fusillés sans autre forme de procès.
Il est vrai que nous avons un grand chef à la tête de l’État, et que le combat lui va si bien! Surtout pour faire oublier son bilan et sa politique, qui sont rejetés par une majorité de Français. Alors il tente de reprendre son habit de grand homme d’État, mais en a-t-il l'envergure ? Ses propositions à chaud pour répondre au drame que la France vient de vivre ne sont pas à la hauteur. Elles arrivent comme toujours sans concertation, sans vision d'ensemble et sonnent plus comme un constat d'échec de 10 ans aux affaires que comme la vision éclairée d'un grand homme politique.
L'union nationale c'est le chef qui pense, parle et agit au nom de tous, c'est l'opposé de la démocratie. Mettre en avant ces notions en période électorale montre un mépris profond pour le débat et pour les institutions républicaines. Il était nécessaire de respecter une période de deuil et de recueillement. La tentative de Nicolas Sarkozy de se draper dans le drapeau national pour marginaliser ses adversaires à l'élection présidentielle montre qu'il est capable d'utiliser toutes les circonstances pour tenter de garder son siège actuel.
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